Ca m'est arrivé...

C’était dans les années quatre vingt, cela parait peut être loin mais il me semble que cela était il y a un mois…
Partis de Saint Cyprien en France près de Port Vendre, une après midi comme les autres, nous faisions route pour Formentera petite ile au sud de Ibiza nous devions arriver vers deux heures dans la nuit.
Nous ne voyions pas encore les iles, ni la terre bien sur… Après le repas pris dans le cockpit mon équipage constitué d’un couple d’amis et de mon fils âgé alors de six ans s’éclipsèrent vers leurs couchettes pour la sieste.

Cela ne me dérangeait pas, je restais en veille callé dans le génois, à l’avant tribord avec un bon livre, le pilote fonctionnait bien il y avait juste ce qu’il fallait de vent un petit quatre bien établi.
Les heures s’écoulaient doucement avec juste ce bruit caractéristique de l’eau que fendait la coque. Bref le bonheur !

Au détour d’une page de mon livre je regardais vers le pilote, sixième sens ?
De là ou je me trouvais je pouvais constater que tout fonctionnait bien. Je tentais de me replonger dans mon livre, non décidément il y avait quelque chose qui clochait. Les bruits du bateau, le léger roulement quelque chose avait changé.

Je me levais à regret, abandonnant Philippe Labro au pied du génois. Je décidais de faire une inspection, tout en éveil poussé par un « je ne sais quoi ? »
La grand voile était bien établie, le génois ne faisait pas de plis, j’arrivais au cockpit, je restais fixé sur le pilote, tel un chien de chasse qui cherche.
Oui mais quoi ?
Dans le cockpit il faisait plus chaud, pas trop, mais suffisamment pour avoir soif !
Je ne voulais pas faire de bruit, pourtant je savais que dans le frigo il restait de la bière…

Je me sacrifiais jusqu’au bout, tout le monde dormait, je retournais à mon poste, n’ayant rien trouvé d’anormal sur le pont…

Je retrouvais avec délice mon poste de veille, au pied du génois à l’ombre. La bière attendrait.

Non, cette fois il y a vraiment quelque chose qui cloche !

Le bateau roulait, un coup d’œil à l’anémomètre rien n’avait changé, par contre le loch affichait vraiment un gros changement !

Cette fois j’inspecterai tout.

J’étais devant les instruments au dessus de la descente et là j’enlevais mes lunettes de soleil, et là curieusement j’entendis !

De l’eau, là devant moi !

Oui, normal sur un bateau ?

Oui mais le bruit d’eau venait de l’intérieur !!!!

L’eau arrivait à la deuxième marche. Je bondis, au passage je regardais le tableau électrique, tous les inters avaient été descendus à l’exception des instruments et du pilote. Les pompes n’étaient plus alimentées.

Réveiller tout le monde, calmement. Pas de panique.
J’ai besoin d’un bon coup de main !

Le geste à la parole je tendais à chacun un seau.

Et là, la réaction ne fut pas vraiment celle que j’attendais !

Mon copain :
Mais non tu sais je ne suis pas malade !

Sa femme : C’est un exercice que tu nous fais faire ?

Mon fils : t’inquiète pas, papa, je sais nager…

Bon c’est simple, l’eau pour un voilier, c’est à l’extérieur pas dedans !
Donc on va faire la chaine et après on mettra en route les pompes. Ok ?

Il nous fallu presque deux heures pour vider l’eau qui atteignait les coussins du carré, je pensais que j’avais eu une bonne idée de déplacer mon parc batteries plus haut qu’à l’origine dans un endroit rendu étanche. Elles n’avaient pas été touchées par l’eau.
La fuite ne fut pas difficile à trouver : le presse étoupe avait lâché.

Personne n’a paniqué, pas de cris, pas d’énervement.
Je suis plongeur, cela à peut être contribué à ce que je garde mon calme, à transmettre aux autres les informations sur la situation, sans en faire un drame.

Dire les choses essentielles simplement.

Ce que j’en retire ? Un grand sourire, je venais de franchir une étape, un test.

L’expérience après tout, n’est ce pas la somme des leçons apprises suite à des incidents voir accidents ?

Depuis j’aime toujours lire blotti dans le génois, quand tout est calme…

J’écoute les bruits, et j’ouvre bien grand tous mes capteurs.

L'équipage
21 sept. 2007
21 sept. 2007

être à l'écoute ........
de son boat...et de son environnement ....je trouve çà trés plaisant.....mais démontre qu'il y a des sens non référencés mais qui sont bien réelles... amha ....:alavotre:

21 sept. 2007

cet été !!!!
reveillé à 4h du mat, car un bateau au mouillage a ripé sont ancre,

pas de hurlement rien du tout, que le bruit du vent qui a démarré tôt le soir

être en mer réveil notre instinct de survie ??

ou instinct animal ?

je ne sais pas, mais c'est ce qui me plait,

les instruments sont souvent là pour confirmer un sentiment, par exemple

dans le cas du post de départ, la réaction de tous en bon ordre à donné une fin heureuse en autonomie

:bravo:

21 sept. 2007

Sympatique retour d'experience
Et félicitation pour la gestion dans le calme.

Je me demandais, existent ils des alarmes qui se déclencheraient par exemple avant que l'eau n'atteigne la deuxième marche ?

[size=3]Et aussi, c'était lequel de Labro ?[/size]

21 sept. 2007

facile
enfin pas compliqué

il existe des contacts à flotteur ( chez conrad radiospares etc)

c'est un flotteur étanche, dedans il y a souvent un bille qui vient établir un contact quand le flotteur se redresse, il suffit d' y connecter un avertisseur

mais attention aux mouvement du bateaux qui peuvent déclencher sans raison le système

avec une petit temporisation électronique, ça dit e faire....

21 sept. 2007

ah...comme un truc de chasse d'eau !
J'avais pensé à un système différent. Genre deux contacts peu éloignés. Et dès que l'eau les submerge, ça fait le lien, et ça fait sonner un petit truc.

(Surement une idée idiote, avec l'oxidation et tout, en fait ça doit marcher 1 semaine, et puis ça doit plus marcher du tout.)

21 sept. 2007

Bin oui
En général le problème est traité par une pompe de cale à déclenchement automatique.

21 sept. 2007

dans mon
bateau il y a deux compartiments complètement isole l'un de l'autre (bonne, mauvaise solution??) du coup deux pompes de cale et deux détecteurs un à mercure (moins sensible) dans le compartiment moteur et un électronique dans le carre, j'ai eu deux pb un de chaque cote à différente période avant je dormais d'un œil maintenant je dors 1 œil et 1/2 mais les deux fois dans le carre le réservoir d'eau qui se met à fuir 400litres dans les fonds mais jamais plus de 50l à la fois la pompe faisait son boulot, dans le deuxième cas il devait bien y avoir près de 100litres quand la pompe a déclenchée l'eau à raz le dessous du carter d'huile, fuite au joint de self drive (autre histoire de l'incompétence de certains pros dans le sud) dans les deux cas les pompes ont assuré. J'ai tendance maintenant à fermer les deux yeux. les deux fois après un bon coup de vent et de houle croisée et au mouillage

21 sept. 2007

Daniel
Ca s'appelle un catamaran, ton truc ?

Non ?

Jacques

Phare de Mean Ruz - Côtes d'Armor

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