Bilbao-Port Médoc, qu'est-ce qu'il pouvait m'arriver de plus ?

Hello all !

J'espère que je ne vais pas vous barber avec mon récit, mais faut que j'exorcise.

Je vous avais parlé de mon retour avorté depuis Laredo, moteur HS, remorquage vers Bilbao. Au final, 6 semaines d'immobilisation, la bonne nouvelle, c'est qu'on a une fenêtre correcte de 3 jours maintenant que le moteur est réparé.

Mon équipière et moi prenons le bus depuis Bordeaux, on passe une journée à faire le point, on teste, tout marche bien, nous voilà prêts à partir.

Vendredi 20 septembre, 08:45
On décolle de Getxo, à peu près une heure et demie pour arriver en eaux libres. La MTO prévoyait du portant au SW, on touche entre rien et un peu de NE. Appui moteur indispensable.
En cours de journée, on touche du NE plus appuyé, et la mer qui va avec. On sait qu'on va faire la chasse aux poches de vent, on tente sans moteur, 4 kts, 6 avec appui, on décide de garder le moteur pour pas se retrouver encalminés et choper la poche suivante qui devait nous donner du travers. Au final, 9 heures de près dans une mer pas bien rangée assez désagréable, mais c'est le jeu ma pauvre Lucette...

23h : le moteur baisse en régime, tousse, puis s'arrête. C'est là que la fête commence...
J'essaie de redémarrer, nada. J'attends une heure, ça repart... Pendant 20 secondes, ça tousse, et plus rien. Je démonte le filtre à GO, pas la moindre impureté. Peut-être la pompe ? Peut-être, mais mes connaissances ne sont pas assez poussées pour que je mette les mains dedans.

Tant pis, on fait de la voile, non ? Et on a de la marge. Cependant, il y a un paramètre à prendre en compte. Si on n'a plus de moteur, on n'a rien non plus pour recharger les batteries. Je calcule, j'évalue comme je peux. En conditions normales, on a de quoi tenir. Oui mais voilà, les conditions ne sont pas normales, le pilote compense en permanence dans une mer de travers fort désagréable. Il fait bien le boulot, mais pour combien de temps ? On avance entre 3 et 4 kts. Pas de doute, ça va être plus long que prévu.

Samedi en fin de matinée :
On est à l'aplomb du Cap Ferret, le vent tombe, on se fait ballotter dans le reste de mer du vent. On met beaucoup d'espoir dans les lignes de grains qui nous arrivent dessus, on se dit qu'on se fera secouer, mais qu'au moins on avancera un peu plus que les 2 kts actuels. Les grains arrivent. Ce qui nous sauve, c'est qu'il n'y a aucune houle du large et on ne se prend que la mer du vent. On a mis la toile du temps, mais c'est quand même rugueux avec une mer de travers qui ne nous laisse aucun répit. Le pilote travaille trop à mon goût, entre l'éclairage, l'électronique et le reste, je commence à craindre pour les batteries. On enchaîne les quarts de barre. Plus de planning, dès que le barreur est fatigué, il réveille l'autre. On finit par se relayer toutes les demi-heures, en ayant fermé un peu les yeux, mais pas forcément dormi.

Samedi soir : On s'est fait rincer plusieurs fois, les batteries commencent à sérieusement fatiguer. Après s'être faits étriller par plusieurs grains, on se retrouve totalement encalminés au large de Montalivet, sur une grosse zone de pêche, à dériver à un demi-noeud, cernés par des lignes de grains qui nous mettent un magnifique son et lumière en plus de la pression. C'est trop dangereux à mon goût et je sens que mon équipière est en bout de course. Je prends la décision de déclencher une intervention.

Ca, c'est quand la radio passe... Le CROSS m'entend vaguement, mais de mon côté, leur com est inintelligible. Heureusement, un navire de pêche (MERCI Mammouth si tu me lis) assure le relais. La SNS 85 arrive vers 23h, à 3 heures du matin on est à Port Médoc, pas de vent le dimanche, j'ai bien fait. On est au bord de l'épuisement total mais contents d'être sains et saufs.

Gascogne en septembre a été fidèle à sa réputation, mais il nous a cependant permis de passer, je l'en remercie. Quant aux prévisions météo...C'était pas du tout comme on avait dit, mais je crois que ce sera de plus en plus le cas.

Avant qu'on me parle d'inconscience ou de défaut d'entretien, de vigilance, de mauvaise préparation ou ce genre de truc...

  • Mon moteur a moins de 400 heures
  • Je n'ai jamais loupé un entretien, vidange à 60-70 heures plutôt que les 100 préconisées
  • Carte blanche au motoriste pour toute préconisation qui permet d'assurer la sécurité

J'ai eu tout loisir de constater que le Dufour 30 classic, pour peu qu'il porte la toile du temps, se comporte admirablement dans toutes les conditions, mon vaillant destrier a fait de son mieux et à lui, je n'en veux pas.

Merci aux gars de la 85, que je connais bien et qui, comme toujours, ont fait un travail admirable. J'ajouterai un bonus à la facture, vous le méritez, et tant pis pour mes économies.

Oui, j'ai eu peur par moments, et je me suis dit qu'il fallait que je prenne une décision avant que la fatigue ne me fasse faire des bêtises.

Voilà, en gros, mon histoire de cette traversée que je n'oublierai pas. J'espère qu'elle ne vous aura pas ennuyés.

Bon vent et mer belle à tous.

L'équipage
4j

bjr
merci pour ce récit interessant ... sans vouloir porté aucun jugement mais seulement à travers ce qui est écrit ..je parierai bien que votre fatigue est le fait d'une alimentation insuffisante et d'un manque de sommeil ...
Evidement je ne sais pour vous mais dans ces cas on a tendance à faire l'impasse sur la nourriture parce que l'on a d'autre preoccupation et au bout d'un certain temps ,c'est le gros coup de pompe et il est trop tard ,la crainte s'installe,voir l'angoisse parce que le corps ne suit plus..
Il faut boire et manger !!


juliusse:Il doit y avoir un peu de ça en effet ·le 23 sept. 17:52
Salvetat:Et dormir . ·le 23 sept. 17:58
juliusse:@salvetat, carrément, c'est en effet essentiel. ·le 23 sept. 18:01
Salvetat:Le probleme est ce doit etre anticipe et tu t'en rends compte lorsque ta dette de sommeil n'est plus compensable ( les 30 mn de barre sont symptomatiques ...il faut mieux affaler ou bloquer la barre et recuperer la dette ...)·le 23 sept. 18:05

Bonjour partis de gijon vers 10 septembre nous avons vécu les mêmes conditions de mer du vent au prés serré jusqu'au large d'arracher dans une mer dure houle 3m au travers. Nous obligeant à dévier vers l'est des que les survenues montaient jusqu'a presque 30 nœuds. Puis plus rien le pot au noir du bassin. Heureusement notre moteur n'a pas eu de problème et a ronronné pendant 5 heures avant que l'on retrouve un vent de sud sur médoc
Mais je confirme que pour une première le Gascogne en septembre c'est pas de tout repos. Il faut tirer plein nord autant que possible pour passé le plus à l'ouest possible du bassin d'arracher. Mais plus facile à dire qu'à faire.


Faire appel à la SNSM à cause d'une panne de moteur et de vent, surtout quand ce n'est pas parce que le réservoir de GO est vide me semble d'excellente gestion surtout dans le coin de Cordouan avec les forts courants et bancs de sables.
Appeler la SNSM une fois planté sur un banc, voilà la vraie c...


Je présume que le timing ne permettait pas de retourner interviewer le mécano ? L’entrée à Bilbao à la voile est très simple. En général je partait et je rentrais au Réal Club à la voile. Qu’a fait le mécano ??
Sinon je compatis avec ce mauvais moment que vous avez passé. Et ça se termine bien heureusement!


Calypso2:c'est le contraire Peace ils sont partie de Bilbao vers Port Medoc ·le 23 sept. 18:21
Peace And Love:Jose relis mon message, je parle d’un retour à Bilbao pour demander au mécano de faire son travail jusqu’au bout, enfin ce que j’aurais fait ·le 23 sept. 18:24
Calypso2:ok excuse moi ..·le 23 sept. 18:28
Peace And Love:De rien ! Je n’étais pas très clair c vrai·le 23 sept. 18:32
bugcrusher:Quand le moteur à lâché, nous étions à l'aplomb de Biscarrosse, ça aurait fait un peu loin, non ?·le 23 sept. 18:46
Peace And Love:Ah pardon, déjà aussi loin. Comment vous tu les choses avec le mécano ?·le 23 sept. 18:47
bugcrusher:Le mécano a changé l'amortisseur de couple qui était totalement mort, plus un pignon qui présentait un jeu anormal. Tout sur l'accouplement, rien sur la partie moteur. A priori, je ne l'incrimine pas, on verra ce que ça dit.·le 23 sept. 18:49

Le premier moteur d'un voilier c'est le vent. Bugcrusher a pu le vérifié une fois de plus.
(ne jamais oublier aussi qu'un bon mouillage permet éventuellement de ne pas finir à la côte).
Le moteur est une source permanente d'ennuis qui arrivent au moment où on en aurait le plus besoin.
Sur mon voilier à 2 moteurs j'ai même eu les deux systèmes de propulsion en panne pour des raisons totalement différentes. Je cogite toujours d'installer une alim GO en charge qui élimine théoriquement certains problèmes. Le régulateur d'allure ne consomme rien et marche dans l'ensemble très bien. A défaut on peut faire un bricolage bien connu avec une voile d'avant.


il serait interessant de connaitre ton avis sur savoir si vous aviez manger ,bu et dormi regulierment et correctement


bugcrusher:On correctement mangé et bu jusqu'au milieu de la première nuit. Ensuite c'est devenu plus compliqué. Nous nous sommes correctement et régulièrement hydratés, mais on a plus grignoté au coup par coup que pris un vrai repas. Quant au sommeil, après la panne, c'est devenu moins régulier. A deux, quarts de 2 heures, mais souvent, l'un des 2 était trop crevé avant le terme, l'autre reprenait, et ainsi de suite jusqu'à un déficit de sommeil dont j'ai bien conscience. C'est devenu un cercle vicieux en terminant avec un qui barrait et l'autre qui fermait les yeux sans vraiment dormir.·le 23 sept. 19:15

savez-vous l'origine de cette panne ?
voile et moteur au près bien secoués, il n'est pas impossible que de l'air soit passé dans le circuit. purger le circuit bien secoué en mer est possible mais galère ...


Calypso2:ou un reservoir bien pollué avec un dépôt bactérien et apres etre bien secoué tout se bouche ..·le 23 sept. 19:13
Peace And Love:Suite au conseil du chat !. Merci Alain j’ai toujours une corde à piano, câble fin en inox qui m a permis de régler une panne et 3 jours de voile pure côtière. Les filtres étaient propres mais il y avait un minuscule dépôt dans la canalisation réservoir vers filtre , minuscule mais bloquant, le réservoir étant nickel·le 23 sept. 19:17
bugcrusher:J'ai pensé à l'air, mais effectivement, purger en se faisant secouer, c'est pas gagné. De plus, le moteur redémarrait, tenait une vingtaine de secondes, puis calait, un peu comme s'il consommait le carburant dont il disposait et puis plus rien pendant une heure, le temps que quelque chose (je ne sais pas dans quelle partie) se remplisse de nouveau. Au bout d'un moment j'ai arrêté les démarrages, sans alternateur, c'était pas prudent pour la batterie.·le 23 sept. 19:18
Peace And Love:Essaie de passer une corde à piano dans la canalisation, ça ressemble vraiment à ce qui m était arrivé, surtout que tu avais été secoué avant d arriver à Bilbao·le 23 sept. 19:20
Salvetat:Ou installation d'une poire ...ca resemble furieusement a de de l'air ( peace and love est persuade que 90 % des pannes de moteur sont dues à des depots dans les canalisations ...) ·le 23 sept. 19:27
Peace And Love:En effet je ne crois pas du tout à une prise d’air, en plus sur un bateau assez récent. Dans quasi toutes “les pannes moteur “ de ce genre sur Heo cela vient de saletés dans le réservoir. Si c une prise d air pas de redémarrage de 20 secondes par contre c typique d’un bouchon qui laisse passer quelques gouttes et permet de redémarrer ·le 23 sept. 19:32
Hubert, de Cherbourg:place and love n'a pas tort ; l'année dernière j'ai eu ce genre de panne le filtre décanteur est surmonté au dessus de sa cuve d'un filtre papier.j'avais oublié de le changer depuis plusieurs années.heureusement la mer était calme j'ai pu le changer (j'en avais un de rechange que j'aurais dû utiliser avant le départ le symptôme est une obligation de ralentir sinon on cale puis une fois au ralenti le moteur s'arrête.le gaz oil arrive doucement on peut redémarrer pour un temps plus ou moins bref·le 23 sept. 19:34
Salvetat:Sourire .. ha oui ,c'etait vraiment une conviction ....moteur moderne ou pas ...la prise d'air donne ce genre de comportement ( surtout quand le rservoir est brasse et que le niveau baisse ...)...mais tu est passe de 99,5% à 90 %!... on va pouvoir aller calmement vers les 10 %·le 23 sept. 19:36
Salvetat:@hubert ...tu auras sans doute colmater la prise d'air ...·le 23 sept. 19:37

Sympa ton récit.
Quelques petites généralités :

Ce genre de panne sur un diesel est due généralement à une micro prise d'air dans le circuit de gasoil. Il est donc nécessaire soit de savoir réamorcer soit, pour éviter ces problèmes, de monter une petite pompe de gavage électrique. Je suis même étonné que tous les bateaux ne soient pas équipés de ce petit accessoire très peu cher, facile à monter et qui enlève la très grande majorité des pannes de moteurs diésels.

Ensuite, tous les voiliers s'équilibrent entre le près et le travers. Il faut pour cela s'entrainer à le faire. Le principe est, par rapport au cap désiré de surborder légèrement le génois (ou foc) et sous border légèrement la GV. Si le bateau remonte trop, la GV ne porte plus et le bateau abat, s'il abat trop, elle reporte et ramène le bateau à son cap. Ensuite, on précise en attachant la barre là ou il faut.

Le troisième point est de savoir prendre son temps. S'il faut aller dormir quelques heures, la cape par vent fort ou la GV bordée sans foc par calme et le bateau reste sur place. Il n'est pas très grave de passer quelques heures ou une nuit tranquille, pour se reposer, manger, se positionner, réfléchir.

Enfin, manoeuvrer à la voile quitte à mouiller à l'entrée d'un port ou aller prendre un ponton dédié au fuel ou au passage se fait si on l'a répété avant. Nos voiliers sont pour la grande majorité aptes à rentrer dans des ports même encombrés, avec la voilure adaptée.

Ton histoire finit bien et j'en suis heureux pour toi, mais le "moteur" d'un voilier, ce sont ses voiles. Le diésel n'est qu'un complément dont il faut savoir se passer.


juliusse:Tout les voiliers s'équilibrent entre le près et le travers, mais c'est quand même plus ou moins facile suivant le bateau, voire carrément pas simple si les conditions sont mauvaises.·le 23 sept. 19:39
Calypso2:concernant la panne ce n'est pas une prise d'air ,mais du depots qui était dans le reservoir et suite aux mouvements du bateau le depots a bouché l'arrivée du go ..·le 23 sept. 20:01
Hubert, de Cherbourg:@calypso2 c'est une hypothèse ou tu as eu la confirmation par bugcrusher ?·le 23 sept. 20:12
Calypso2:c'est une hypothese :le moteur marchait bien au port ,puis en mer au debut , s'il y avait eu une prise d'air ils auraient eu des problemes bien avant ...et ensuite en mer la m ...remuée dans le reservoir par la mer agitée .... c'est assez classique ..mais bon je peux me tromper ·le 23 sept. 20:28
carpe diem:En panne de pilote pour revenir de Gijon en solo j'ai pu me reposer en amarrant la barre avec un sandow et un palan comme à mes débuts mais ça ne fonctionnait qu'au près à cause de la houle qui a provoqué de plus un ou deux empannages quand le bateau ralentissait (merci Walder). J'ai malgré tout répondu à l'ancien voisin de ponton qui m'a appelé à la Vhf que tout allait bien (j'étais à l'opposé de ma route à ce moment-là pour me reposer au près).·le 24 sept. 09:02
Hubert, de Cherbourg:la prise d'air que j'évoque n'est pas une fuite sur un tuyau mais la possibilité d'aspiration d'air à cause des "vagues" dans le réservoir.possibilité aussi que le fuel trop agité ne produise un peu de mousse.mais s'il rentre trop d'air le moteur a peu de chance de redémarrer sans une purge.·le 24 sept. 09:13

Hello,
Bon, tout se termine bien...pour relativiser, vous auriez en plus pu choper le mal de mer!🙂
Et oui, la petite pompe électrique est bien pratique en cas de micro prise d'air, pas facile à déceler, même si bien souvent située au niveau du prefiltre.
J'espère que ton équipière sera toujours partante pour les prochaines navs!🙂🤗
Après tout, ça fera des souvenirs...


perso, grâce aux lectures du forum j'ai installé celle-ci.... :
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Merci à tous pour vos commentaires et suggestions toujours constructifs, jamais critiques, ça fait du bien.

L'idée d'une petite pompe de gavage électrique, je retiens totalement et je plussoie, je vais voir comment et combien, merci beaucoup pour le tuyau.

S'agissant de l'équilibre sous voiles, entre près et travers, j'appelle ça près bon plein, et effectivement, si on porte la toile du temps, la barre se tient à deux doigts, voire un si affinités ;-) Je crois qu'il est intéressant de développer un peu.

Jusque dans le medium, par mer relativement maniable, j'ai testé avec succès deux solutions :

  • Bout au vent et élastique chirurgical sous le vent, au PBP ça marche très bien, sur un près "raisonnable" (jusqu'à 15 kts établis), ça le fait aussi.

  • Sheet to tiller. C'est un peu le même système, sauf qu'on se raccorde à la GV qui du coup sert un peu de régulateur d'allure. Faut démultiplier un peu avec une poulie, mais c'est très efficace aussi. Aux allures portantes, on se reprend sur l'écoute de génois.

Seulement, tout ça c'est bien beau, mais par mer de travers au-delà d'1m50 (et probablement même avant), ça devient très vite compliqué d'équilibrer. Au-delà de 20 kts établis, ça ne le fait plus, j'ai dû reprendre la main sous peine de partir au tas en permanence.

C'est vrai, nous n'avons ni l'un ni l'autre eu le mal de mer, ce qui prouve qu'on n'a eu aucun des 4 F... Ou pas, j'avoue, la fatigue était quand même très présente et est devenue au fil du temps un paramètre de plus en plus difficile à gérer qui nous a filé entre les doigts. Mea culpa, c'est moi le skipper, je pense avoir pris quelques mauvaises décisions, notamment celle de ne pas avoir mis à la cape, avec de l'eau à courir et pas de vrai danger imminent, la fatigue avait déjà commencé à obscurcir mon jugement. Cependant, on s'est astreints à s'hydrater beaucoup (quitte à pisser en conséquence, ça, les récits de mer ne le relatent pas, c'est pas sexy :-) ) et à essayer de grignoter même si on n'avait pas faim.

Mon bateau a été admirable ! Au près serré, voiles à plat en portant la toile du temps, il a fait de son mieux, et pour une quille courte, il s'en est très bien tiré. C'est encore le temps où les bateaux étaient fabriqués pour naviguer, merci Monsieur Harlé.

Ce que j'en retire, c'est qu'une traversée de 170 milles qui peut sembler anodine avec une fenêtre météo réputée correcte peut receler tous les pièges d'une transat complète. Je m'en souviendrai et je préparerai le bateau en conséquence pour la prochaine.

Dernière chose : mon équipière était fatiguée, voire épuisée, mais pas dégoûtée du tout. Nous en ferons d'autres, juste, là, on va attendre un petit peu et rester dans le coin ;-)

Merci encore à tous, si vous le voulez, continuons cette discussion / partage fort constructive qui pourra peut-être aider d'autres héossiens qui voudraient y aller.


xabia:quelle tranche d'âge pour la fatigue ? des panneaux solaires pour recharger les batteries ?·le 23 sept. 21:46
bugcrusher:60 pour moi, 65 pour mon équipière. Pas de panneaux solaires.·le 23 sept. 22:51
ED850:Concernant l'équilibre sous voile, il y a quelques années sur "les histoires de mer" (www.hisse-et-oh.com[...]-de-mer ), un Heonaute du nom de Saova dia racontait qu'il construisait des maquettes et les faisait naviguer dans tous les sens. Les maquettes sont une très bonne école pour apprendre à équilibrer un voilier. Que ce soit un ketch à quille longue comme le mien ou un class 8 à quille étroite, on peut faire du près serré, du bon plein ou du travers quel que soit le temps ou la mer barre amarrée. Peut être moins vite que sous pilote, peut être moins en droite ligne qu'à la barre, et en tâtonnant un peu, mais s'y entrainer même par mauvais temps est positif. Toujours le même principe, la GV rattrape quand on abat, le foc quand on loffe trop. J'ai dormi en ramenant des class 8 de régate, tout seul sans pilote, avec 25 kn travers. ·le 23 sept. 23:16
bugcrusher:@ED850 : merci pour l'info, je ne pensais pas qu'on pouvait arriver à ce genre de point d'équilibre barre simplement amarrée, je vais m'y entraîner sur mes navs d'hiver. ·le 23 sept. 23:20
Hubert, de Cherbourg:une fois arrivé qu'a-t-il fallu faire pour redémarrer le moteur ?·le 24 sept. 09:17
bugcrusher:Pour le moment, rien, mon motoriste est en vacances, on verra la semaine prochaine.·le 24 sept. 09:27
Requiniste:merci pour le tuyau sur le Class 8; à croire que c'était écrit pour moi 😊Je me demandais si ca marchait, je vais essayer pour mettre ca au point avant d'en avoir besoin.·le 24 sept. 09:47
ED850:Sur le class8, bateau assez ardent, t'as intérêt, pour l'équilibrer barre amarrée, à réduire très rapidement la GV. ·le 24 sept. 10:16
3j

C'est une excellente nouvelle si l'équipiere n'est pas dégoûtée. Je dirais même que c'est le plus important.
Les 'boues' de fond de réservoir qui se soulèvent avec le clapot est un grand classique. J'ai eu plusieurs fois des problèmes avec ça.Comme les anciens propriétaires ont rajouté une cloison entre le coqueron arrière et le moteur (pour pouvoir y stocker du matériel sans qu'il file dans le moteur), il n'est plus possible d'accéder au réservoir a moins de tout casser. J'ai donc monté deux décanteurs sans filtres en série avant le préfiltre et dans un endroit facile a atteindre. Je peux donc très facilement les purger et éviter que ces dépôts ne passent dans les filtres. Je sais c'est un pis aller mais depuis je n'ai plus eu de problèmes.
Oui prendre la cape trois heures barre amarrée sous le vent aurait pu être une solution pour se reposer et déstresser. Mais c'est facile derrière un clavier.
Bonnes futures navigations à toi et l'équipiere pas dégoûtée 😊


Bonjour, c'est vrai que la remontée depuis l'Espagne est généralement difficile à la voile. Nous avons en été, par beau temps, un régime de nord établi, il faut jouer avec les thermiques pour avancer. Faisant le trajet assez régulièrement entre Hendaye et Arcachon, je pars d'Hendaye en milieu de journée, je fais du près vers le nord, voire le nord-ouest si possible, puis j'incurve ma course vers l'est au fur et à mesure que le vent refuse en passant au nord, ce qui me fait arriver à la côte vers Lit et Mixe vers 21h00, je prends un ris (généralement à ce moment le vent passe vraiment plein nord et forcit), je roule le génois, et je fais du nord au moteur à vitesse très réduite, car il y a du clapot. Vers minuit, le vent cale et prends de l'est, on peut donc remettre à la voile et faire du nord-ouest, puis repasser nord à mesure que le vent passe à l'est. Cela fait arriver devant les passes au matin, quand elles sont bien aplaties par le vent d'est, qui va tenir jusque vers 11h00.
J'ai fait ce trajet autrefois avec des bateaux sans moteur, et qui n'étaient pas des bêtes de près, comme la Corvette, on mettait le temps qu'il fallait, mais on arrivait toujours ! C'est vrai qu'à l'époque, il y avait beaucoup moins de tirs du CEL, et qu'on pouvait se permettre des fantaisies avec les horaires.


Phare des Sanguinaires - 6 juillet 2023

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