Réflexion sur le bateau de voyage (conseils et bilan)


Partir en grand voyage... avec quel bateau ? quels équipements ?

Mis à jour en septembre 2010 (Je ne me suis pas résolu à mettre l'article au passé...)

Sommaire :

- Préambule
- Littérature / Documents
- Choix du bateau
- Le budget
- Les voiles
- La navigation
- L'énergie à bord
- L'eau (Dessalinisateur ?), le gaz, le carburant
- L'électronique
- La communication
- L'annexe
- La météo
- Sécurité - Armes à bord ou pas
- Photo / Vidéo
- Enfin, le plus important...
- L'heure des bilans : Financier, revente du bateau, retour à terre

Préambule :

Nous sommes partis le 11 juin 2005 de Vendée et avons mis un terme à notre voyage à Nouméa en Nouvelle Calédonie en juillet 2010.

Lors de la phase de préparation au voyage, nous nous sommes évidemment posés une foule de questions. J'imagine que ceux qui sont « en mode départ » aujourd'hui se posent les mêmes questions. J'ai écrit cet article pour eux.

Attention, les choix techniques que nous avons retenus ne sont ni une référence, ni une publicité quelconque. Il existe bien d'autres options selon :
- Votre programme de navigation (le bateau et son équipement seront différents entre une navigation dans l'Antarctique et une croisière aux Antilles)
- Votre budget
- Votre expérience en navigation et (surtout) celle de votre conjoint, si conjoint il y a.

Attention Bis : Si je donne parfois mon avis, ce n'est pas du tout celui d'un expert. Ce n'est que mon modeste point de vue, il est possible que vous obteniez des retours d'expérience différents de navigateurs ayant vécu une aventure similaire.

L'Oie Sauvage aux San Blas :
reflexion sur le bateau de voyage



Littérature / Documents

- Le « Guide de Grandes Croisières » de Jimmy Cornell donne les principales routes de croisière dans le Monde ainsi que de nombreuses informations pour chaque étape. C'est incontestablement la « Bible » pour préparer le voyage. Si vous ne devez acheter qu'un ouvrage c'est celui-là.

- J'ai trouvé que « Mette les voiles » de l'ex chanteur Antoine pouvait être utile au néophyte.

- Pour connaître les bons mouillages à chaque étape, il peut être utile voire indispensable de se procurer les guides de navigation locaux qui sont souvent onéreux. Les principaux sont listés dans l'ouvrage de Cornel sus-cité.

- Il existe de nombreux ouvrages techniques ou touristiques. Pour chaque pays visité nous avons apprécié la lecture du « Petit Futé » qui donne un bon résumé sur l'histoire, la géographie et la politique du pays, sans parler bien sûr des petits « restau » qui l'on a plaisir à découvrir à l'escale.

Choix du bateau :

Ah LE bateau, quel bateau choisir pour le grand voyage ? A mon sens ce n'est pas le point clé. L'essentiel :
- est qu'il soit en bon état, surtout si vous n'êtes pas un super bricoleur en mécanique et en électricité (Un problème technique est plus difficile à résoudre dans un atoll désert des Tuamotu qu'à Port Grimaud)
- que vous vous sentiez bien à bord
- que sa taille soit « raisonnable » 27' me paraît un peu juste pour un tour du monde, 65' un peu grand (nous en avons rencontrés)
- qu'il soit cohérent avec votre programme. Je me souviens d'un couple au Venezuela qui avait craqué pour une magnifique goélette de 16m en acier avec un minuscule cockpit. Cette belle unité de caractère, qui portait sept voiles, construite en Europe du nord, n'était pas du tout adaptée aux navigations sous les tropiques en équipage réduit.

Nous croisons des voiliers allant du 27' de 30 ans d'age au 100' d'un luxe inouï. Beaucoup de bateaux de série. Le choix est donc très large. Curieusement, nous avons noté que la flamme brillait plus fort dans le regard de ceux qui naviguaient sur de petites unités.
Concernant les équipements, gardez à l'esprit que chaque fois que vous installez un élément de confort, vous créez bien souvent une source de panne, donc de soucis potentiels. Nous avions sympathisé avec un couple vivant sur un grand catamaran super-équipé avec lave vaisselle, machine à laver, sèche linge, pompe à eau douce pour laver le pont etc... Le propriétaire passait beaucoup de temps la trousse à outils à la main.

Ci-contre : Aux Îles Berlingue (Portugal)
reflexion sur le bateau de voyage
Je pensais initialement qu'un bateau de voyage était forcément un dériveur intégral en acier ou en aluminium et je me retrouve sur un quillard de série en plastique... Le choix du matériel de construction est lié aux opportunités, à votre budget, à vos convictions, aux zones de navigation que vous allez fréquenter. Nous constatons tout de même que la cote des bateaux métalliques diminue au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la France. Ceci est sans doute dû au surcroit d'entretien et de soucis occasionné par ces matériaux. Mon sentiment est qu'une coque métallique n'est pas du tout incontournable pour un TdM par les tropiques.

Quillard ou dériveur ? Le dériveur ne nous a jamais paru indispensable. Un dériveur peut permettre dans certains cas (rares) de passer où un quillard ne passera pas, mais en contre-partie, les soucis dus à la dérive ne sont pas rares. Il vaut mieux évidement que le tirant d'eau du quillard soit « raisonnable ». A Bora-Bora nous avons rencontré un magnifique Oyster 66 qui calait 3 mètres. Les plus beaux mouillages de l'île lui étaient interdits. L'image du dériveur posé sur une plage est rarissime en voyage, trop de risques de moustiques, de sécurité, etc... Si c'était à refaire, je repartirais avec un quillard.

Et enfin, nous rencontrons de plus en plus de catamarans. Sans parler du prix, je considère effectivement que pour un programme TdM par les tropiques, un catamaran est plus approprié dans 99% des cas, mais le 1% est rédhibitoire à mes yeux. Je recommanderais à ceux qui acquiert un catamaran comme premier bateau pour partir, de choisir un type de cata « tranquille » et d'éviter les modèles trop pointus, ces derniers pouvant faire le bonheur de ceux qui ont une bonne expérience des multicoques. Il se dit dans le milieu des multicoques que 42' en navigation hauturière est une taille minimum recommandée pour des raisons de stabilité.

Nous naviguons quant à nous sur un Bavaria 38 version propriétaire. Pour éviter toute publicité intempestive, je précise que nous avons opté pour cette marque parce que c'est BAVARIA qui nous a fait la meilleure reprise sur notre bateau précédent. Ceci dit, c'est un bateau robuste, sans problème, facile à mener, sur lequel nous nous sommes tout de suite senti en sécurité. Compte tenu du budget dont nous disposions, nous ne regrettons donc pas notre choix.

Mon « bateau idéal » pour le grand voyage à deux par les tropiques serait un monocoque en polyester d'environ 45' genre Hallberg Rassy (oui, j'ai des goûts modestes).


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Le budget :

Notre budget de fonctionnement est en moyenne de 1100 Euros par mois lorsque nous sommes à bord. Il pourrait être inférieur si nous supprimions les « p'tit restau » et les locations de voitures occasionnelles. Le gardiennage du bateau dans les chantiers, durant les périodes où nous sommes en France, va de 200 à 400 euros par mois. Ce poste pourrait être nul si nous laissions le bateau au mouillage, c'est possible dans certains endroits...

Les postes les plus lourds sont l'entretien du bateau (Changement de chaîne, changement des batteries, carénage etc...) et les billets d'avion avec la métropole. Il faut dire que nous nous sommes découverts des liens fusionnels dans la famille; nous avons décidé en conséquence de revenir quelques mois en France chaque année.

Je ne parlerai pas de l'achat du bateau qui peut aller de 15 000 à plusieurs millions d'euros. Attention lorsque vous achetez votre bateau de bien prévoir dans le budget la remise en état éventuelle et les équipements quasiment indispensables : Annexe, système de production d'énergie etc...

Les voiles :

Nous avons toujours notre grand voile de série d'origine. Compte tenu que nous sommes quasiment toujours au portant, elle convient bien. Les deux premiers ris sont « automatiques » (gréement SELDEN) C'est bien pratique de nuit dans la piaule, tout se fait du cockpit. GV classique ou sur enrouleur ? Chaque solution présente des avantages et des inconvénients.
Avant notre départ nous avons investi dans un génois tri-radial en Hydranet à moindre recouvrement. Ce n'est pas du tout indispensable, mais je ne le regrette pas. Le génois d'origine est en secours dans un coffre.
reflexion sur le bateau de voyage
Avant le départ, j'étais bien sûr convaincu qu'une trinquette de brise était indispensable à la panoplie du bateau de voyage. J'avais donc fait installer un étai largable et tailler une solide trinquette sur mesure. En quatre ans je ne l'ai utilisée qu'une seule fois et encore, c'était « pour voir ». Les quelques courtes remontées au vent où elle aurait été utile, je ne l'ai pas installée, par paresse. Mon « bateau idéal » serait équipé d'une trinquette sur enrouleur.
Je rêvais évidemment de déboulés dans les alizés sous spi. Las, les conditions pour l'envoyer (et surtout le rentrer) à deux sont rarement réunies en voyage : Trop ou pas assez de vent, mer agitée, crainte du grain etc... Résultat, le spi est sorti 5 fois du sac en quatre ans. Une chaussette m'aurait peut-être rendu plus hardi, ce n'est pas sûr. Si c'était à refaire je ne prendrais pas de spi. La plupart du temps nous avons du vent soutenu durant les traversée, et les voiles en ciseaux vont très bien.

Ci-contre : Aux Galapagos, toutes les nuits nous avions des invités...

La navigation :

Nous utilisons MaxSea et les cartes CM93. La couverture mondiale tient en deux CD. Au San Blas où nous n'avions pas de cartes suffisamment détaillées pour les îles situées à l'est de l'archipel, nous avons utilisé SeaClear, qui est un freeware, avec les plans du guide de navigation qui avaient été scannés.

Avec le GPS et les cartes numériques, la navigation hauturière est devenue un jeu d'enfant. Les petits GPS portatifs sont à un prix abordable, ils servent de GPS de secours. La navigation côtière dans les zones où l'on n'a pas toujours les cartes de détail et où le balisage est sommaire voire inexistant requiert parfois la plus grande prudence.
Nous n'avons pas de cartes papier à part quelques routiers des zones que nous traversons. Pour les atterrissages et les mouillages, les guides nautiques, que nous achetons au fur et à mesure que nous avançons, sont généralement suffisants.

Le positionnement du bateau sur les cartes numériques est la plupart du temps étonnement précis. Attention cependant, il arrive que ce positionnement soit erroné; de plus, certaines cartes ne sont pas à jour (l'entrée du Sine Salloum au Sénégal par exemple) Il serait donc très imprudent de faire une confiance aveugle au tout numérique dans une zone mal pavée que l'on ne connait pas.

Pour visualiser les marées nous utilisons WXTide32 qui est un freeware largement suffisant.

L'énergie :

- Les trois batteries de servitude de 140A/h chacune sont suffisantes. Le gestionnaire de batteries Mastervolt (ou appareil équivalent) est un outil essentiel de suivi des batteries (J'insiste sur ce point)
- Deux panneaux solaires (2x75W) sont installés sur le portique
- Une éolienne SUPERWIND de 350W est montée sur son mât d'origine. Panneaux solaires et éolienne ne sont pas toujours suffisants en zone tropicale où les jours sont courts et le ciel souvent nuageux. Le calcul de consommation et de charge théorique auquel tout le monde se livre avant de partir est donc tout à fait aléatoire. 250 à 300W en panneaux solaires auraient été plus appropriés.
- Nous étions partis avec un petit groupe électrogène essence de 1000W. Malheureusement notre chargeur de quai est trop puissant et le groupe disjonctait. Nous l'avons revendu.
- Un convertisseur 12/220V est également utile. Le notre est mobile et alimenté par la prise allume-cigare du tableau. Si c'était à refaire, j'en installerais un plus puissant à poste fixe.
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La gestion de l'énergie à bord est certainement le poste le plus délicat à traiter. Il faut avoir à l'esprit que les deux gros dévoreurs d'ampères sont le frigo et le pilote automatique. Comme en grand voyage on passe le plus clair de son temps au mouillage, le point névralgique est le frigo. Une bonne isolation de la glacière est donc un élément essentiel. (C'est rarement le cas sur un voilier de série). Nous avons sensiblement amélioré notre production de froid en faisant installer par Tilikum en Martinique, un système de refroidissement par eau de mer, et en améliorant l'isolation de la glacière. Je souligne le SAV sans faille de ce personnage attachant.

Ci-contre : Au Sultanat d'Oman dans les Wahiba Sands


L'eau, le gaz, le carburant :

L'eau : Nous avons 300 litres d'eau douce dans nos cuves d'origine. Lorsque nous appareillons vers des zones où nous savons que l'eau est rare, nous embarquons en plus 100 litres dans des bidons de 5 litres d'eau minérale du commerce. Un jerrycan de 20 litres au 2/3 plein est toujours prêt avec un long bout scotché sur la poignée en cas d'abandon du bateau.

Au départ, nous avions investi dans un dessalinisateur LIVOL 30l/h. Il est brusquement tombé en panne après deux ans de fonctionnement sans histoire. Aucun fournisseur ni personne n'a été capable de le réparer. Nous sommes depuis revenus au récupérateur d'eau de pluie qui, lui, ne tombe jamais en panne bien qu'il n'assure pas une autonomie complète en saison sèche.
Un dessal n'est pas indispensable mais procure un vrai confort, surtout pour Madame. Cet équipement est cependant, de très loin, celui qui est le moins fiable à bord, surtout s'il n'est pas utilisé régulièrement tout au long de l'année. Les séduisants dessals à récupérateur d'énergie semblent manquer sérieusement de fiabilité. Si c'était à refaire nous choisirions un produit classique avec une pompe haute pression.

Le gaz : Nous avons trois bouteilles de gaz de trois litres. Chaque bouteille tient un mois. Cela a toujours été suffisant jusqu'à présent. Les bouteilles acier françaises sont une aberration pour le bateau. En effet, hors de France, ces bouteilles ne sont pas échangées, mais remplies. Elles rouillent vite, il est donc nécessaire, au moins une fois par an, de les décaper et de les peindre. L'idéal serait une bouteille américaine en aluminium. Mais je ne souhaite pas installer de bouteille de gaz, ni à l'extérieur sur le balcon arrière, ni à l'intérieur d'un coffre. Nous nous satisfaisons donc de l'installation d'origine.

Le carburant : Avec notre Volvo 55 ch nous consommons environ 2,2 litres/heure à 1500t/mn. Dans ces conditions, nous avançons à 6 noeuds. Notre cuve à gasoil contient 150 litres. C'est insuffisant pour les grandes étapes. Après les problèmes de pétole et de courants contraires rencontrés entre Panama et les Galapagos, nous avons acheté d'occasion des bidons de 30 litres. Nous avions au total 720 litres de gasoil lorsque nous avons mis le cap sur les Galapagos à partir de Salinas en Équateur. Tous les jerrycans tenaient dans les coffres, j'ai pour principe de ne rien stocker sur le pont. Nous avons eu pétole et courant de face durant toute la traversée, cinq jours et demi de moteur !

L'électronique :

- Nous disposons d'un PC portable fixé sur la table à carte par deux bandes velcro 3M. Notre ancien PC ne s'étant pas remis d'une douche aux Galapagos, cette année nous avons fait l'acquisition d'un PC portable avec un écran de 10' léger et facile à transporter. L'écran est bien suffisant pour la navigation mais un peu juste pour le traitement des photos. A noter qu'il consomme beaucoup moins qu'un 15' classique (1,5A au lieu de 2,5)
- Le radar est en service en permanence (en veille) durant les navigations de nuit. Cela change réellement les quarts, ce n'est pas un luxe comme je le pressentais au départ. Si c'était à refaire, j'installerais un radar ET un système AIS.
- Une centrale de navigation ST60 dont nous sommes satisfaits mais qui n'est pas indispensable.
- Un GPS traceur + deux GPS portatifs de secours (dont l'un qui ne quitte pas le bidon de survie)
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- Un pilote automatique Autohelm 6001 qui donne toute satisfaction.
- Un pilote Autohelm 3000 de secours qui m'a agréablement surpris par ses performances (Plus fiable que le 4000 d'après le vendeur)
La raison aurait voulu que j'installe un régulateur d'allure, mais je n'ai pas voulu encombrer notre jupe qui est utilisée plusieurs fois par jour pour la baignade, le vidage du poisson et les mouvements d'annexe.
- Une radio BLU ICOM 706 MKII avec son coupleur d'antenne
- Un Modem Pactor II Pro
- Un NAVTEX FURUNO qui ne sert à rien depuis que nous avons quitté l'Europe. Je regrette de l'avoir acheté.
- Un gestionnaire de batterie MASTERVOLT extrêmement utile, je le répète.

Les communications :

- Les quatre première années, nous avons utilisé SailMail qui nous a donné toute satisfaction. Il permet, pour un budget modeste (200US$/an), via la BLU et le Modem Pactor, un échange de mail quasi illimité (sans pièces jointes) et la réception d'excellents fichiers Grib sur 7 jours.
- La dernière années la famille nous a convaincu d'utiliser un Iridium.
- La BLU est également appréciée pour les contacts bateau-bateau et avec les stations à terre.
- A terre, nous utilisons Skipe pour téléphoner à nos proches lorsque les liaisons Internet le permettent.
- SailMail par la radio du bord ou Iridium, difficile de trancher, chaque solution présentant des avantages et des inconvénients.

La communication avec la famille et les amis restés à terre a beaucoup évolué depuis les années soixante. Fini le temps où il fallait attendre son courrier dans des marinas perdues. Aujourd'hui nos enfants râlent s'ils n'ont pas régulièrement de nos nouvelles, nous-mêmes attendons avec impatience les dernières photos du petit-fils. On ne coupe plus le fil en larguant les amarres !

L'annexe :

Elle est très utilisée en voyage. Plusieurs fois par jour, pour faire les courses, pour remonter les rivières, pour la chasse sous-marine etc... Pour moi, l'annexe idéale serait équipée d'un moteur de 15ch, mesurerait au moins 3,5m et serait semi-rigide en aluminium. Mais cette annexe idéale, en admettant que l'on ait le budget, serait difficile à stocker durant les grandes navigations sur notre 12m, le moteur serait gourmand et nécessiterait de stocker beaucoup d'essence.
Nous nous contentons donc d'une petite annexe souple avec un moteur de 3,5ch. Nous faisons un peu pauvre dans les mouillages mais l'avantage est qu'elle disparaît dans le coffre durant les grandes nav et que le moteur consomme très peu.
Notez que l'on trouve des annexes et des moteurs HB à des prix intéressants au Vénézuela, à Curaçao, et à Panama.

La météo :

Un suivi scrupuleux de la météo nous a permis (jusqu'à présent) d'éviter de grosses « branlées ». A terre, via Internet dans les cyber-cafés, nous consultons différents sites. Notre préférence va à www.meteo-marine.com/  qui donne des prévisions à 7 jours par des fichiers Grib que nous téléchargeons sur notre clé USB. Ces fichiers sont consultés à bord directement sur le logiciel de navigation ou sur un petit logiciel comme Viewfax.
En mer nous téléchargeons quasiment chaque jour les fichiers Grib de SailMail via la BLU. Attention, les forces de vent annoncés par les fichiers Grib sont souvent sous-évalués. Il est fréquent de rencontrer 30N alors que seulement 20 étaient annoncés.
Nous avons constaté que de plus en plus de bateaux se faisait « router » pendant leurs traversées.

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Ci-contre : A Raiatea, Polynésie française


Sécurité - Arme à bord ou pas ?

La meilleure des sécurité à mon sens consiste à naviguer sur un bateau en bon état, correctement équipé, mené par un équipage compétent.

Le risque le plus fréquent selon moi en grand voyage : L'ancre qui dérape au mouillage avec pour conséquence le bateau qui va à la côte (Perte ou avaries)

Un service médical veille 24h/24 à Toulouse. En cas de problème grave vous pouvez l'appeler au 05 61 49 33 33, la consultation est gratuite.

Le CROSS-GRIS-NEZ a pour mission (entre autres) de coordonner les moyens de secours des navigateurs en difficultés à travers le monde. Ils sont joignables par téléphone : 03 21 87 21 87 ou par mail :
gris-nez@mrccfr.eu. Pour des navigations lointaines vous pouvez les prévenir au départ et à l'arrivée. En cas d'accident grave, ils seront ainsi déjà informés que vous êtes sur zone. (Dans ces cas extrêmes l'idéal est d'être muni de la balise de détresse ET du téléphone par satellite)


Arme à bord ou pas ?
Ce sujet alimente régulièrement les forums. A chacun ses choix. Nous n'avons pas d'arme sur l'Oie Sauvage. Non pas que j'ai des états d'âme, je « flinguerais » sans problème un individu qui violenterait ma douce, mais ça c'est du domaine du fantasme. En fait, les situations où une arme serait utile pour repousser des agresseurs sont rarissimes. Je reste convaincu que l'on risque plutôt de se mettre en danger en essayant de les utiliser. Je ne parle pas des problèmes occasionnés par la déclaration (ou la non-déclaration) des armes dans certains pays.

A mon sens, il vaut mieux gérer les problème de sécurité en s'informant bien sur les zones à risque et en entretenant de bons rapports avec les autochtones. Si malgré cela vous êtes victime d'une attaque, il faut essayer de ne pas paniquer, discuter, et donner ses biens sans rechigner.
Mais bon, une arme à bord rassure et si vous décidez d'investir dans ce type « d'outils » je recommanderais plutôt un fusil calibre 12 à répétition tirant des chevrotines. Depuis un bateau, il est en effet difficile de toucher une cible en tirant à balle, soit avec une arme de poing soit avec une carabine. Évitez ces courts fusils à un coup qui sont en vente libre au Venezuela, ou les pistolets d'alarme. Si vous décidez de vous mettre en situation de tirer, il faut des « biscuits »

Certes, les problèmes de sécurité existent, mais ils se gèrent. En aucun cas, ils justifient de renoncer à un projet de grand voyage. Je me sens beaucoup plus en danger sur les routes en France...

Le passage par le Golfe d'Aden présente des risques importants à l'heure où j'écris ces lignes (février 2011). Il est fortement déconseillé par les autorités. Pour en savoir plus sur la piraterie dans cette zone :
wr1.hisse-et-oh.com/1173-la-piraterie-aujourd-hui


Photo / Vidéo :

Il va sans dire que le grand voyage est un extraordinaire terrain de jeu pour le photographe ou le cinéaste amateur. Cela permet d'amasser des trésors que l'on regardera, plus tard, en sucrant les fraises, entre deux courses de chaises roulantes dans les couloirs des maisons de vieux.
J'étais tenté par les appareils reflex haut de gamme, mais nous avons finalement opté pour un bridge numérique qui est largement suffisant. Un reflex à objectif interchangeable présente en effet plusieurs inconvénients : 1) Il est volumineux et risque de tenter le malandrin, 2) L'humidité ambiante risque de détériorer rapidement le mécanisme interne. Un filtre polarisant embellit les prises de vue dans certaines conditions.

Au fil du temps, nous nous sommes aperçus que nous ne regardions quasiment plus les milliers de photos que nous stockons sur CD. Nous avons donc décidé d'éditer, via Internet, de superbes albums papier pour chacune de nos étapes. Il existe de nombreux fournisseurs pour cela : www.photoweb.fr , www.photoways.com ...
Il convient bien sûr de prendre des photos sans les voler. Ce n'est que lorsque l'on a sympathisé avec les autochtones que l'on peut leur demander l'autorisation de sortir l'appareil. Plusieurs mois après notre passage, nous envoyons souvent des photos aux amis de rencontre.

Nous avons quasiment abandonné la vidéo. Hormis le fait que l'on peut difficilement se promener avec appareil photo ET caméscope, les films présentant un intérêt nécessitent des prises de vue contraignantes et un long montage.

Enfin, le plus important ...

Bien au delà des choix matériels, quels sont les secrets de la réussite pour un tel projet :
- Il faut avoir très envie de le réaliser, et avoir très envie à deux (si vous partez à deux)
- Il faut une grande complicité, une grande entente, de l’amour quoi. S’il fallait ne retenir qu’un seul point ce serait celui-là. (Hé hé, l’andropause me rend romantique…)


L'heure des bilans :

Bilan financier : Notre bateau prêt à partir nous est revenu à 170 000 Euros. Nous aurions pu économiser les postes dessal (qui a rendu l'âme en cours de route) spi et trinquette qui ne nous ont pas ou peu servi.
Nous l'avons revendu 88 000 euros à Nouméa. Nous aurions pu en tirer facilement 10000 Euros de plus si nous avions pu rester sur place. Si l'on considère les chiffres bruts, le bilan est calamiteux, cependant, nous ne regrettons rien dans la mesure où nos cinq années de grande croisière se sont déroulées quasiment sans souci technique.

Revente du bateau : Alors que tout le monde nous décrivait un marché de l'occasion maussade à Nouméa, nous avons eu dès notre arrivée plusieurs offres fermes. Il faut dire que notre bateau était nickel et que nous proposions un prix attractif pour le vendre rapidement.

Retour à terre : C'est l'un des points délicats. Il faut tout de suite embrayé sur de nouveaux projets, de nouvelles activités sinon il y a risque de capotage à l'atterrissage.
Ceci dit, quoi que nous fassions dorénavant, j'aurai toujours le sentiment que le sublime, le rêve, sont derrière nous.


Serge et Dominique, de l’Oie Sauvage

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