Ravenala au travers du golfe de gascogne


traversée du Golfe de Gascogne de La Rochelle à la cote nord de l'Espagne

Le trajet réel
ravenala au travers du golfe de gascogne

Départ programmé pour 14 heures le 31 juillet 2007 ;
A 14h35 ; Benoît et Dominique de « RAMATOA » larguent nos amarres apres le café de l'amitié.
Mise en jambe vers l'Ile de Ré où nous prenons une des bouée d'attente à l'entrée du Fier d'Arz .
Le vent étant de secteur Est , j'avais prévu que nous aurions du clapot .... Nous n'avons pas été déçus et la nuit a été agitée avec 20nds de vent en moyenne.

Le vrai départ est prévu dans la matinée en faisant le tour de la pointe nord de l'Ile de Ré.
Lisiane est malade , les nausées ont commencé dans l'après-midi du 31 et la nuit les a accentuées.
A 9 heures du matin le groupe est démarré pour recharger les batteries et permettre au frigo d'accumuler un max de froid. A 0905 il s'arrête : il n'est pas refroidi :-( ; le bol est plein d'algues . Malgré son nettoyage , le groupe ne repart pas et je démonte (en perdant une vis dans les fonds) la turbine ; heureusement celle-ci semble toujours en bon état . Le tuyau anti-siphon est coudé et pincé , mais ce n'est pas la cause de la panne. En désespoir de cause nous partons tout de même à 11H55.

Apres un salut au phare des Baleineaux , nous mettons le cap sur l'Espagne à 13h45 au pres tribord amure. En soirée , pour ménager les batteries , nous peaufinons les réglages de voile et le bateau marche bien barre simplement bloquée ; sans frigo, sans pilote ni ordinateur , les panneaux nous donnent +3,3AH.

A 2100 , le vent passe à l'ouest en forcissant à 20 noeuds , on prend un ris pour la nuit. Lisiane est toujours malade :-( . Les quarts s'organisent autour de Guy et André. C'est une première pour Guy qui , de ce fait n'a pas franchement sommeil . André dort dans le cockpit pour être prêt à intervenir.

Jeudi matin , à 0315 , 62,1 AH ont été consommés et il reste 218 milles à couvrir .
L'espoir que l'entrée d'eau du groupe se soit débouchée par la nav est reduit à néant à 6 heures du matin.
Lisiane est toujours malade et prend un Vogalene de la dotation «voyage » ; son état s'améliore .
ravenala au travers du golfe de gascogne

Le point de midi permet de constater que 132 milles ont été couverts et qu'il en reste 193 pour arriver à BURELA où nous devons atterrir pour avoir un concessionnaire VOLVO parlant français.

A 1912 , SCANNAV et l'AIS nous annonce l'approche d'un transport de passagers nommé « PONT-AVEN » , un contact VHF (protocolaire et froid) avec l'équipage permet de savoir que l'émetteur AIS fonctionne mais ne transmet que le MMSI .

A 1500 , apres avoir vidé la soute , je démonte l'alimentation eau du groupe et trouve la vanne bouchée par du goémon. A 1600 le groupe charge de nouveau

Le vent tourne en faiblissant , les 20 noeuds se sont transformés en 15 puis 10 puis 8 et à 0300 le vendredi , première manoeuvre de nuit sur la plage avant pour Guy : on envoie le Gennaker mais il est affalé tout de suite : il y a un noeud au milieu :-( !!!!. Bien que le spi asymétrique n'ai jamais été envoyé , nous décidons de vivre dangereusement . Le danger ne sera pas de longue durée : le spi pendouille lamentablement et bien que le potentiel moteur soit restreint , le moteur est démarré .

A 0730 , il ne reste plus que moins de 5 heures de potentiel et le moteur est stoppé. Nous resterons totalement encalminés jusqu' 0830 où Lisane commençant à être de nouveau malade , le moteur est relancé à 1200 tours .

A 1100 , avec un vent réel de 6,4 noeuds ,le bateau avance à 4 noeuds en config « PAPILLON » : GV affalée , gennaker sur babord , genois à un ris sur tribord , tous les deux tangonnés.
ravenala au travers du golfe de gascogne
ravenala au travers du golfe de gascogne
On essaiera vainement de mettre en oeuvre le régulateur d'allure .

Le vent continue de tourner , on enverra le spi dans l'apres-midi avec 8 nds de vent réél ... Mais au point de 2200 , nous sommes vent arriere avec 20 noeuds , CA ROULE ....
ravenala au travers du golfe de gascogne

Samedi matin à 0100 , la GV est réduite au 3eme ris , il y a 23 nds avec des clauques à 26 , nous avancons à plus de 6 nds et Burela est juste devant :-( . Il faut ralentir ... Guy est le matelot de quart ; je lui demande de passer au pres pour tirer un bord qui fasse perdre du temps ... A 3 ris , sans genois , RAVENALA ne veux rien savoir et reste à 70° du vent ...

Cette position nous fait deriver en avancant barre à fond au vent à entre 0,5 et 1,2 nds , la dérive est remontée completement et le bateau glisse .... Un gros paquet de mer sur l'avant babord rincera Guy et reveillera Lisiane en sursaut , celle-ci pensant que quelquechose a cassé à l'avant ! .
Le GPS et SCANNAV indique que nous derivons à 2 nds vers BURELA qui est à 10 milles devant.

A 0630 , le reste de l'equipage dormant tranquillement, je remet en route doucement en renvoyant toute la toile , il n'y a plus que 12 nds de vent et la mer est « PA » , ce départ en douceur permet aux 2 autres equipiers de continuer à dormir.
ravenala au travers du golfe de gascogne
Nous nous mettons sur l'unique corps-mort du port de BURELA à 0930 . Ce port est un port de peche ; il n'y a rien pour les plaisanciers de passage.
ravenala au travers du golfe de gascogne
Un appel telephonique vers VOLVO nous fait perdre espoir d'avoir quelqu'un parlant francais (c'est quand meme pour cela que BURELA a été retenu ) avant lundi. Ce qui nous sera confirmé apres un debarquement à terre . Il paraît que nous devons demander l'autorisation d'utiliser le corps-mort , mais c'est la fete du thon à Burela et nous ne trouverons aucune autorité ....
Nous participons à la fete le soir .

De tout le week-end nous ne verrons pas les autorités; le lundi nous reprenons contact avec Volvo à 9 heures ; la personne qui parle français n'est pas là mais le mecaniçien sera prêt à venir à bord à 10 h. Je le prends dans l'annexe avec tout son materiel et il effectue la révision (délais demandé à LR : 3 semaines).

Quand je le raménerais vers 10h45 , je passe revenir les autorités qui sont tres contentes de faire ma connaissance , m'informent que je ne les dérangeais absoluement pas et me souhaitent bon voyage :-) .
A noter que j'avais reconnues les deux personnes que j'ai rencontrée pour les avoir croisées quand nous débarquions sur la cale; elles savaient donc parfaitement qui nous étions ....