Nos escales au portugal


Après avoir suivi le long chenal de sortie du Guadiana, nous mettons cap à l’ouest. Le vent étant favorable, c’est après une belle navigation que nous atteignons Tavira. Les guides nautiques disent qu’il faut entrer à l’étale de marée haute, ce que nous avons fait la première fois, mais les fois suivantes nous sommes entrés à mi marée. Le plus important est l’état de la mer, s’il y a une forte houle, il ne faut pas tenter de rentrer. Les deux digues sont bien balisées et le chenal est profond, toujours plus de six mètres, jusqu’au débarcadère de l’île, après il faut bien suivre le balisage et aller mouiller dans l’ouest après les corps-morts. Ces corps morts appartiennent au club nautique et sont payants pendant la saison (environ 5 €), début juin nous n’avons pas payé les 5 nuits où nous y sommes restés. Le mouillage de « Quatro Aguas » est bruyant dû à la conserverie de poissons et agité à cause des passages de petits chalutiers à toute heure du jour et de la nuit. On peut faire de l’eau, en demandant au club nautique qui ne nous a pas fait payer le plein des jerricans. A ce mouillage, il n’y a aucun commerce mais en remontant le « rio Gilão » en annexe, on atteint la ville. Tavira est superbe et il faut perdre une journée à la visiter, son ancienne halle aux poissons, son pont romain et son château. Bien sur, on trouve tous les commerces à cet endroit. Au niveau du premier pont, près d’une grande station de carburant, il y a une laverie automatique (4,25€ / 8kg) ouverte du matin au soir.

Quelques jours plus tard, nous faisons route vers la lagune de Faro-Olhão, distantes de quinze milles. Les fonds sont très poissonneux et de nombreux maquereaux viendront améliorer les repas du bord mais,  attention, il y a une madrague en travers de la route directe. La passe d’entrée de la lagune doit être empruntée aux bonnes heures de marée car on peut y trouver un courant de jusant de six nœuds pendant les marées de vives eaux. Dans cette lagune, nous avons trouvé plusieurs lieux de mouillages. Outre le mouillage en face du village de Culatra, où il y avait 5 bateaux début juin et plus de 60 début août, nous avons trouvé une petite crique réservée aux petits tirants d’eau. Il faut rentrer à cet endroit à pleine mer (1,70 mètres), pour cela, venir au point GPS (37° 00’ 18’’N – 007°  49’ 30’’ W) puis faire route vers le point (37°  00’ 03’’N – 007°  49’ 17’’W). L’entrée donne quelques sueurs froides, mais une fois à l’intérieur de cette mini baie quasi circulaire, vous vous retrouverez seul même au mois d’août. Il est nécessaire de mouiller sur deux ancres une avant et une arrière afin de ne pas atterrir sur les hauts fonds pendant les reverses. Dans cette endroit de rêve, nous avons passé quelques jours en parfaite harmonie avec la nature et loin du bruit et autres nuisances, nous en avons profité pour caréner la jonque entre deux marées en nous échouant sur le sable dur qui borde le côté est de la crique.


A quatre ou cinq milles de là, en suivant un chenal tortueux mais bien balisé, nous avons rejoint le port d’Olhão. Ce port possède deux marinas inachevées et donc gratuites. Nous nous amarrons aux pontons en béton, mais comme rien n’est fini, il sera nécessaire d’utiliser l’annexe pour rejoindre la terre ferme. Un immense marché se trouve juste en face, divisé en deux halles, l’une pour le poisson, l’autre pour la viande, les fruits et les légumes. Entre ces halles, se trouve un robinet d’eau accessible à marée haute en annexe. Tous les commerces se trouvent dans cette ville, un gros supermarché se situe juste en face la sortie du port. Il existe une laverie (2,5 € / 5 kg) au fond de la rue de la « Policia » (bâtiment surmonté d’un antenne dans l’ouest de la ville), au fond de cette rue prendre sur la gauche (Rua da Feira) puis au premier bloc de bâtiment de nouveau à gauche et là se trouve la « lavandaria social ». Nous avons fait faire des tampons avec dessin et nom de la jonque, à la « tipografia », au prix attractif de 8,5 € pièce. Nous sommes restés plusieurs jours dans ce port sans aucun problème, seul l’accès n’est pas aisé, en effet, à la dernière bouée verte du chenal, il faut continuer droit vers le quai des ferry puis virer à gauche le long du ponton en ciment en le longeant à moins de 5 mètres. Le restaurant du club nautique mérite le détour, nous avons dégusté du steak de thon (300 grammes) en sauce au vin blanc pour 8 € ou du steak de bœuf (même poids) pour 6 €. Avant le grand saut pour Madeira ou les Canaries, nous vous conseillons l’escale d’Olhão.
Christopher rentrant en France pour un mois et demi, nous louons une voiture (65 € / 3jours en s’adressant a l’office du tourisme d’Olhão) afin de l’amener à l’aéroport de Lisbonne.


Avec nos amis de Taoumé, nous partons visiter un peu l’arrière pays. Le premier jour, notre promenade nous emmène d’abord à Silves, ville riche artistiquement et intellectuellement. Les ruines rouges des remparts, le charme des rues pavées et tortueuses, les maisons blanches qui reflètent le soleil et la beauté de l’église gothique font de Silves une ville très attrayante. Nous continuons jusqu'à Monchique, capitale de la « serra » qui porte son nom. L’air, ici, est plus frais. La ville est un amphithéâtre qui donne de jolies perspectives sur la montagne verdoyante. A la fontaine, nous remplissons nos bouteilles d’eau de la « serra ». Tout le long de la route, dans la montagne, de nombreuses fontaines comme celle-ci sont installées pour la récupération de l’eau. Nous poursuivons jusqu’au barrage de Santa Clara où nous faisons une halte. L’air est vivifiant, le paysage magnifique. Nous rentrons le soir à Olhão, par une petite route. Des nids de cigognes peuplent les poteaux de la ligne téléphonique. Même en Alsace, nous n’en avons jamais vu autant.


Le lendemain, très tôt, départ pour Lisbonne, distante de 300 kilomètres. Nous quittons Christopher, un peu triste, qui s’envole pour la France. Puis nous partons visiter la ville. La tour de Belém, la fresque de Vasco de Gama, le monastère des Hiéronymites, magnifique. La pluie nous chasse de la ville, le monde également. Nous ne sommes plus habitués à tous ces bruits, cette foule pressée. A Montemor o Novo, nous decouvrons dans un parc, une fontaine musicale. Un ballet de jets d’eau rythmé par de très belles musiques. C est très artistique. Sur notre route, nous retrouvons les nids de cigognes toujours aussi nombreux.


Nous continuons jusqu'à Evora, une ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco, et qui nous séduit. On y trouve l’histoire de plusieurs civilisations à travers les nombreux édifices architecturaux, tels les églises, les couvents, l’aqueduc, les anciennes maisons d’influence arabe. Evora est une magnifique ville musée où l’on entre à pied, par une des portes des remparts. Nous rentrons ensuite par Beja, ville ne valant guère le détour, mais où nous trouvons des vins de la région, tel le « vinho verde », à des prix raisonnables. Nous continuons en passant par de petites routes très pittoresques, nous offrant de superbes paysages, d’immenses étendues d’eucalyptus et de chênes lièges, d’amandiers et d’oliviers.
Dans le petit hameau de Berreiras, nous achetons en direct des petits fromages faits maison et de l’aguardente, eau de vie d’arbouse, un breuvage un peu fort qui nous plait bien. La petite mamie qui nous vend tout ça nous embrasse tous en partant. L’hospitalité et la gentillesse des portugais ne sont pas un vain mot. Bon nombre d’entre eux parlent un peu français, sinon nous arrivons à nous faire comprendre sans problème.