Henri Laurent

Sailgrib : Le routage démystifié

Qu’est qu’un routage?
La « meilleure » route pour se rendre d’un point à un autre calculée à partir :
  • de prévisions météorologiques (fichiers grib)
  • de prévisions des courants (atlas ou fichiers grib)
  • des caractéristiques du bateau (polaires)
  • d’autres paramètres que vous aurez choisis (waypoints, zones interdites, limites de vent, moteur ou pas, efficacité polaire, angle minimum de près…)

Pourquoi faire un routage?
En course
  • construire une stratégie de course et faire de la tactique
  • ajuster la prise de risque
  • anticiper les manœuvres
  • Dans le but d’arriver devant les autres

En croisière
  • mieux planifier sa route et choisir la plus appropriée
  • choisir le meilleur moment du départ
  • avoir une idée de l’heure d’arrivée
  • anticiper les manœuvres
  • limiter les risques
  • Dans le but de mieux profiter de la croisière

Avec quels fichiers grib?
Adapter le modèle choisi à sa navigation et au mode de transmission
  • Au large : GFS par pas de 3 à 6 heures en mode Email par Iridium Go
  • En côtier : Arpège ou Arôme par pas de 1 heure en téléchargement par mobile
Augmenter la force du vent à 115% pour le GFS et 108% pour Arpège et Arôme

Quel modèle de prévision?

La précision est variable selon les modèles choisis :

GFS 0.50° : 1 barbule.

Arpège 0.10° : 25 barbules

Arôme 0.025° : 400 barbules

Et les courants?

Au large : pour quelques zones ( Gulf Stream, Aiguilles…)  : fichiers grib de Mercator Ocean

En côtier :

  • si courant de marée, privilégier les atlas  du SHOM ou de SailGrib
  • si courants variables, charger un fichier grib de Mercator Ocean

Mais quelles polaires utiliser?

Des polaires de routage et non des polaires de performance. Comment les établir ?

À partir d’une polaire théorique : SailGrib fournit plus de 400 polaires. Et affiner en navigation en jouant avec les coefficients d’efficacité.

Ne pas oublier de compléter et dégrader les polaires théoriques au delà de 25 nœuds.

Ci-dessous, une polaire théorique « retravaillée » :

Les autres paramètres à régler

  • Waypoints intermédiaires
  • Efficacité de la polaire
  • Limites de ventAngle minimum de près et au portant
  • Zones interdites à la navigation
  • Utilisation éventuelle du moteur


La méthode des isochrones

Une isochrone est la courbe représentant les points qu’un bateau peut atteindre en temps donné. On construit une première isochrone à partir du point de départ. On répète ensuite en partant des points trouvés à l’isochrone précédente.

On conserve à chaque fois les « meilleurs » points pour former la nouvelle isochrone. On supprime les points qui ne respectent pas les conditions de validité : à terre, zone interdite, vent trop fort…

On continue jusqu’au point d’arrivée et finir le routage

La première isochrone

Angle de balayage 150°

Angle entre chaque segment 5°

On a donc 30 points calculés

La polaire dessinée

On recommence…

Pour chaque point de la première isochrone, on recalcule 30 points

On a donc calculé 30 * 30 = 900 points

On ne garde que les 30 « meilleurs » points

Pour conclure

Le routage maintenant accessible à tous. Il ne donne que des indications de route qui invitent à la réflexion. Il faut analyser les routages, en faire plusieurs. Et surtout... Il faut s’entrainer à terre avant de partir en mer.

Bonne nav' !