Galileo : pourquoi le GPS européen va cartonner


Déjà opérationnel avec une vingtaine de satellites, Galileo est le système européen de navigation par satellite (GNSS, global navigation satellite system), qui fournit aux utilisateurs des informations de positionnement et de synchronisation améliorées.

Placé sous contrôle civil (et non pas militaire, comme ses concurrents) et 2 ans après sa mise en service, le système de navigation développé par l’UE s’affirme comme un véritable concurrent du GPS américain. Ce projet d’envergure porté par l’Union européenne vise à concurrencer les États-Unis et la Chine. De nombreuses sociétés ont fabriqué des récepteurs compatibles avec Galileo.

Puces et modules sont d’ores et déjà largement disponibles sur le marché.

Un certain nombre d’équipements de plaisances est déjà disponible sur le marché :

B&G ZG 100, Furuno  GP 170, Furuno Satellite Compass SC-70, Garmin GPS 19x NMEA 2000, Promarine proGPS 2000, Promarine proGPS 200, Radio Ocean RO- GPS5, Simrad GS25, Standard Horizon CP 390, Standard Horizon CP 590, Standard Horizon CP 500, Standard Horizon GSU-5H, Standard Horizon CP 190i, Standard Horizon CP 300/300I...

La première EPIRB compatible Galileo est d’ores et déjà disponible. Il s’agit de la Mac Murdo SmartFind G.

Le Arrow 200 (ci-dessus) est le premier récepteur GNSS capable de fournir une précision de 1 cm sur  votre terminal Android, iOS et Windows. Vous pouvez donc en profiter sur votre iPhone ou votre Samsung Galaxy avec TerraGo Edge, Esri Collector ou toute autre application, même AutoCAD 360!. Conçu pour être utilisé avec un vaste éventail d’appareils mobiles, que ce soit un smartphone, une tablette ou un ordinateur portable, le Arrow 200 intègre une technologie sans fil Bluetooth universelle qui fonctionne avec des terminaux Android, iOS ou Windows®, ce qui le rend difficilement obsolète et polyvalent sur toute plateforme.

A noter le premier récepteur au monde RTK  fonctionnant sur tous les appareils mobiles et utiles en topographie car avec les options payantes de ce service, on obtient des précisions de l’ordre de la dizaine de centimètres.

Coté tablettes

Apple intègre un processeur de réception GNSS compatible GALILEO.

Les iPhone 8/8+ et iPhone X sont équipés du modem LTE X16 Snapdragon MDM9655 de la société Qualcomm, qui comprend un récepteur multi-GNSS : GPS (USA), GLONASS (Russie), GALILEO (Europe) et QZSS (Japon) (²). 

Les iPhone 6S et 7 sont  désormais compatibles avec les signaux Galileo.

Les derniers Samsung intègrent désormais une puce compatible.

Pour une navigation plus sûre ?

Bien plus précis que le GPS ( une dizaine de mètres), Galileo dans sa version gratuite offre une précision de 3 mètres. Il offre surtout, dans le cas du programme SART, un accusé de réception lors de l’émission d’un SOS par une balise de détresse. En effet Galiléo permet d’envoyer des messages vers les utilisateurs. C'est un gros avantage sur le système GPS.

Si les marins sous-utilisent largement leur GPS, comment Galileo pourrait-il à son tour améliorer la sécurité en mer là où son concurrent a échoué ? Jusqu´à présent, la marine, pour justifier la navigation à l´estime, soutient que le GPS américain, seul disponible, n´est pas fiable puisque le Pentagone peut dégrader sans préavis, pour raisons militaires, la précision du signal. L´argument ne manque pas de pertinence même si, dans les faits, la fiabilité réelle de l´actuel GPS est proche de 100%. Galileo, dont l´Europe garantira la fiabilité totale aux utilisateurs civils, va lever ce puissant obstacle à la navigation intégrale aux instruments. Le risque de détérioration intempestive du signal satellitaire va disparaître en même temps que, et c´est très important, les navigateurs de la mer auront à leur disposition non pas un, mais deux signaux satellites de positionnement émis par deux sources d´information différentes, gage d´un excellent contrôle réciproque. En principe avec Galileo plus rien ne s´oppose à ce que la marine passe de l´intermittence de la navigation instrumentale à sa permanence, pour peu que les autorités responsables le souhaitent.

Pourtant, gagner en sécurité en ajoutant de la contrainte ne va pas de soi, tant les blocages à lever sont puissants et nombreux. D´abord parce que la navigation intégrale aux instruments est nécessairement plus abstraite que la navigation à l´estime, ce qui peut conduire à de douloureuses remises en cause quand il s´agira d´élever le niveau des qualifications. Mais surtout, parce que la mer est depuis toujours un espace de liberté et
d´aventures, assez peu friand de normes. A cela s´ajoute que la conduite effective d´un navire a souvent été considérée comme suffisamment secondaire pour pouvoir être confiée à un simple barreur, ce qui n´incite guère à la promotion du pilotage de précision.

En définitive, Galileo donne aux responsables maritimes un argument décisif pour moderniser et sécuriser la navigation mondiale. Coté terrestre, le marché de la voiture autonome lui tend les bras. La précision au centimètre de Galileo lui donne une longueur d'avance sur ses concurrents, alors que le marché des voitures autonomes pourrait se développer à vitesse grand V. 

Les constructeurs et les équipementiers devraient apprécier les performances du champion européen. Preuve indirecte du succès de Galileo, celui-ci fait l'objet de vives discussions entre le Royaume-Uni et la Commission européenne dans le cadre de la préparation du Brexit.