Comment choisir des batteries


Ce n’est pas le tout d’avoir des ressources à bord : hydroalternateur, panneaux solaires et tout le ban des appareils énergétiques du tour-du-mondiste-qui-se-respecte. Il faut aussi que la banque d’énergie soit à la hauteur.

On dit que l'idéal est de ne pas utiliser les batteries à plus de 20 ou 30% de leur capacité. D'après notre bilan électrique, en calculant par 24 heures en croisière hauturière, nous aurions dû embarquer un parc de 750 Ah.
Pour des raisons d'encombrement, notre parc batteries est un peu en deça de cet idéal. Nous avons opté pour un parc de 675 Ah, soit 5 batteries de 135 Ah (à comparer avec les 285 Ah nominaux du Feeling 416). Oui, mais avec quelle type de batteries ?

Plomb-antimoine, plomb-calcium ou nickel-cadmium

  • Les batteries au plomb-antimoine sont les plus classiques, celles que vous avez sur votre voiture (cf batterie de démarrage plus bas).
  • Les batteries au plomb-calcium supportent de nombreux cycles et ont un faible taux d'auto-décharge (4% de la charge nominale par mois). Elles ont donc une durée de vie plus longue et sont mieux adaptées à l'utilisation nautique.
  • Les batteries au nickel-cadmium supportent les surcharges, les décharges à 100% (il paraît) et fonctionnent mieux que les autres batteries à basse température. En revanche, leur prix est trois à cinq fois supérieurs à celui des autres batteries... hé hé... moins drôle, ça.

A électrolyte liquide, ou sans entretien

Dans les deux premiers cas, l'électrolyte est liquide et il est possible d'en rajouter. La seule différence est que ce rajout est théoriquement inutile sur une batterie sans entretien. Ces batteries doivent être placées, d'après la réglementation, dans un bac de rétention en raison des fuites d'acide éventuelles.

Les seules batteries véritablement étanches -elles sont scellées- sont celles dont l'électrolyte est gélifié. Insensibles à l'humidité ambiante et aux mouvements, ce sont bien entendu les mieux adaptées aux voiliers. On peut même faire des galipettes avec son voilier, pour peu que les batteries soient bien attachées.

Batteries de démarrage ou de traction ?

  • La batterie de démarrage est celle que l'on retrouve sur les automobiles. Construites en très grande série, ce sont les moins chères, c'est pourquoi on les retrouve également sur de nombreux bateaux neufs… Elles sont prévues pour fournir une forte énergie instantanée, puis être chargées en continu par le véhicule qui roule. Elles sont donc totalement inadaptées à un fonctionnement sur un voilier ! Autre désavantage : elles ne doivent pas être déchargées de plus de 20% de leur capacité. Sinon, poubelle.
  • Les batteries de traction sont aussi appelées batteries à décharge profonde. On peut théoriquement les décharger de 80 % de leur capacité, et elles supportent un plus grand nombre de recharges. Elles sont bien entendu mieux adaptées à une utilisation maritime. Même pour démarrer le moteur : en effet, les démarreurs des voiliers ne demandent en général qu'une centaine d'ampères pour être lancés. Or une batterie de traction possède une capacité instantanée équivalente au minimum à trois fois sa capacité nominale.

 
L'idéal sur un voilier est de choisir une batterie de traction, au plomb-calcium, étanche. Elles sont de 30 à 40% plus chères que les batteries de base, mais on s'y retrouve au bout du compte.