Visite au vénézuéla


Sergio et Dominique sur l’Oie Sauvage viennent de passer deux mois au Vénézuéla. Ils ont bien aimé. Ce pays est surprenant et intéressant à bien des égards ... Ils ont fait parvenir à H&O ces quelques mots que nous reproduisons avec plaisir dans cet article.

Nous venons de passer deux mois au Vénézuéla. Nous avons bien aimé. Ce pays est surprenant et intéressant à bien des égards :

- Les problèmes de sécurité sont gérables en respectant quelques règles élémentaires de prudence.
- Ce pays grand comme deux fois la France offre des paysages fantastiques extrêmement variés : Iles coralliennes, haute montagne, jungle, grands fleuves avec le delta de l’Orénoque, immenses plaines des Llanos...
- La vie est très bon marché. On peut manger pour deux euros, traverser le pays (24 heures de bus pullman) pour environ 30 euros, téléphoner en France ou surfer sur Internet à des tarifs inférieurs à ceux d’une communication locale en France. Je ne parle pas du carburant : 10 centimes d’Euro. On paie plus cher un plein de bière qu’un plein de gasoil.
- Les habitants sont accueillants et toujours prêts à rendre service. On a un sentiment de dépaysement que nous n’avons pas ressenti dans l’arc antillais par exemple.
- Même si ce n’est pas le lieu pour en parler, on peut quand même parier que la politique de son président, Hugo Chavez, fera parler d’elle dans un proche avenir.

Nous ne traiterons pas des problèmes de sécurité qui ont largement été débattus sur différents sites. Ils existent bel et bien mais sont limités à certaines zones, et dans ces zones, à certaines heures. Il serait très dommage pour les navigateurs de passer à côté de ce pays à cause de cela. L’un des articles le plus consistant sur le sujet me semble être celui de l’ami José :
http://www.sextan.com/article.php3?id_article=1330

visite au venezuela

Nous ne parlerons pas non plus de navigation. Le voyageur dispose en quantité de guides et de récits.

Simplement, nous avons pensé que les oiseaux migrateurs que nous sommes pourraient être intéressés par :
1) Les possibilités d’exploration de l’intérieur du Vénézuéla.
2) Les infrastructures offertes aux voyageurs en terme de chantiers et de marinas.


1) L’INTERIEUR DU VENEZUELA :

Sur le plan touristique, on peut distinguer quatre grands pôles d’intérêt présentant des caractères complètement différents : Les Andes, Les Llanos, La Gran Sabana et le delta de l’Orénoque.

LES ANDES :

Le centre des Andes vénézuéliennes est Merida. Cette ville est très bien desservie par les grandes lignes de bus. Sur la rue n°24, près du départ du téléphérique, de nombreuses agences proposent courses en montagne, parapente, canoying, VTT et plein d’autres activités. Nous recommandons www.guamanchi.com et www.andes-tropicales.com

Il est possible de randonner dans un cadre moyenne/haute montagne authentique et superbe. Des quantités de lacs sont autant de but de balades allant de quelques minutes à plusieurs jours. Les randos s’effectuent généralement entre 2500 et 5000m d’altitude, la plupart du temps en remontant d’immenses vallées du bout du monde. Il est curieux de rencontrer des paysans complètement isolés et démunis qui cultivent la pomme de terre à 3500m. La route « transandine » qui va de Merida à Barinas est jalonnée de petits villages (jusqu’à 3600m) qui sont autant de bases de randos. On trouve quantité de posadas (auberges) dans chaque village. Nous recommandons chaudement « la Casa Vieja » à Tabay (www.casa-vieja-merida.com) et la Posada St Raphael del Paramo de Mucuchies à St Raphaël de Muccuchies.
Nous n’avons pas trouvé de guide de rando et de cartes exploitables. Les chemins ne sont pas balisés mais il est assez facile de se repérer en se renseignant auprès des habitants. Nous n’avons jamais entendu parler d’un quelconque problème de sécurité dans cette région.

Coûts : L’exploration de cette zone est très économique, la plupart des randos pouvant se faire de façon autonome et les transports en bus. Pour les plus hauts sommets (Plus de 5000m pour le pic Bolivar) il est recommandé de prendre un guide. Le coucher en posada va de 5 à 20 US$. Pour ceux qui sont attirés par des courses en altitude il est possible de louer le matériel (Crampons, cordes, etc…)

Saison : Toute l’année, mais durant la saison des pluie de juillet à octobre, la pluie est souvent au rendez-vous l’après-midi. Cela ne nous a pas vraiment gêné.


LES LLANOS :

Le centre des Llanos est Barinas, mais des expéditions sont organisées à partir de Merida. Les Llanos sont les immenses plaines du centre. On y trouve des ranchs (hatos) pouvant compter jusqu’à 20 000 têtes de bétail. La faune y est extraordinairement variée: Crocodile, capybara, anaconda, ocelot, des centaines d’espèces d’oiseaux. Nicolas Hulot a parlé d’Arche de Noe dans son émission consacrée à cette région. Deux jours suffisent pour faire le plein de photos.

Coûts : Il est difficile d’explorer les Llanos seul. Les vastes domaines sont privés. Un 4x4 est nécessaire. Les agences deviennent incontournables. Selon le niveau de confort il faut compter environ 100US$ par jour et par personne. (Ce prix inclut la pension complète, le guide et la location du véhicule)

Saison : Toute l’année, mais durant la saison sèche les animaux sont concentrés autour des points d’eau. On peut donc plus facilement les observer. Pensez à prendre une chemise manche longue et du répulsif, les moustiques sont redoutables à la tombée de la nuit.


LA GRAN SABANNA :

Le centre d’expédition est Ciudad Bolivar. La Gran Sabana est la destination la plus connue et la plus courue du Vénézuéla. En effet, ce coin de paradis présente des paysages somptueux où vivent encore une vingtaine d’ethnies d’indiens. D’immenses plateaux ont été érodés par d’impétueuses rivières que l’on peut remonter pendant plusieurs jours en pirogues rapides. Ce qui restent des plateaux a pris l’aspect de montagnes au toit plat : Les tepuys. De formidables chutes d’eau tombent des falaises un peu partout.
Nous nous sommes rendus dans le parc national de Canaïma qui est le plus connu. Le vol de deux heures pour se rendre à Canaïma est déjà l’occasion de s’en mettre plein les yeux. Le lendemain est consacré à la remontée des rivières Carrao et Chorun. Le passage des rapides est impressionnant. Le coucher est assuré en hamac dans un camp de jungle. Le lendemain, 1h30 de marche vous mène au pied de la plus haute chute du monde : Le Salto Angel, 980 mètres de haut. La baignade au pied des chutes est un pur moment de bonheur.
Il existe évidemment bien d’autres possibilités pour explorer cette vaste zone qui s’étend jusqu’au Brésil. On peut gravir le plus haut tepuy (Le Roraima à 2700m) en trois jours ou encore emprunter la route qui traverse la Gran Sabana et aller visiter les chercheurs d’or au Brésil.

Inconvénients : On retrouve toute la faune habituelle des voyages organisés, mais cela vaut tout de même le coup.
Attention, du fait de la concentration de touristes à Ciudad Bolivar, le niveau de sécurité dans cette ville redevient ce qu’il est dans toutes les grandes villes du Vénéz. Il faut éviter de sortir la nuit dans les quartiers chauds.

Coût : Là encore les agences sont incontournables. Nous recommandons l’agence Gekko Tours (www.gekkotours-venezuela.de) qui peut organiser des expéditions sur mesure.
Compter 300 US$ pour trois jours (Pension complète, vol, guide, pirogue etc…) Ce montant peut paraître élevé, mais il est correct compte tenu de la prestation.

Saison : La saison des pluies est la plus propice car les rapides et les chutes sont magnifiques. La pluie l’après midi n’est pas vraiment gênante. L’idéal est septembre. On évite ainsi l’afflux de tourisme de juillet et août.

LE DELA DE L’ORENOQUE :
Nous n’avons pas encore « fait » le delta de l’Orénoque. Le centre est Tucupita. Les copains qui s’y sont rendus se sont régalés.

Le « Petit Futé » sur le Vénézuéla nous a bien aidé durant tout notre séjour. Attention aux prétendus guides qui vous abordent dans la rue en vous proposant des prix cassés. La prestation risque d’être décevante.

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2) MARINAS ET CHANTIERS :

CHANTIER DE CHACACHACARE sur l’île de MARGARITA.
Nous avons visité ce chantier qui est remarquablement tenu. Nous n’avons malheureusement pas pu rencontrer son propriétaire qui est français. Le chantier nous a semblé un peu à l’écart de tout. C’est néanmoins un bon endroit pour caréner ou laisser un bateau pour une longue durée.

CHANTIER NAVIMCA :
Chantier sympa le moins cher de la zone. On peut travailler soi-même sur son bateau ce qui n’est pas le cas partout. Tirant d’eau maxi : 2 mètres. Attention cependant si vous devez faire effectuer des travaux importants par le chantier. Il convient dans cas de vous munir d’anti-dépresseurs puissants. En effet les méthodes de travail des vénézuéliens peuvent vite mener à une déprime profonde un skipper non averti. Je précise que cela n’est pas propre au chantier NAVIMCA.

On trouve généralement dans les chantiers vénézuéliens des compétences en peinture et soudure, encore faut-il être vigilant sur le suivi des travaux et ne pas être astreint à un planning trop serré. Pour le reste (mécanique, électronique etc…) le Vénézuéla ne me semble pas être la meilleure escale.

CUMANA :
Marina bien gardée et sympa. Eau, électricité, gasoil. Il est possible de laisser son bateau. Inconvénient : La nuit, la musique « à donf » provenant des bars à proximité de la marina.

PUERTO LA CRUZ :
En fait Puerto la Cruz regroupe plusieurs marinas et chantier dans l’estuaire d’une rivière. Il est aisé avec l’annexe d’aller d’une marina à l’autre et surtout de faire l’avitaillement à Unicasa, une grande surface très bien achalandée, en traversant une espèce d’imitation de Port Grimaud.
Voici les principales marinas :

BAHIA REDONDA : C’est une marina bien gardée, très européenne, avec son bar (WIFI gratuit) et sa piscine. On peut sans problème laisser un bateau pour une longue durée. Cette marina propose également un chantier.

PMO : Nous avons trouvé peu d’attrait à cette marina. Les tarifs des places à quai et du chantier sont élevés. PMO possède également un chantier.

AMERIGO VESPUCCIO : On mouille cul à quai. Tenue moyenne, il convient donc de mouiller un maximum de chaîne. Les iguanes viennent vous rendre visite pendant le petit déjeuner. Il y a tout ce qu’il faut pour faire des barbecues le soir avec les potes.

PUNTO DEL ESTE et AQUAVI :
Ces deux marinas proposent également des places à quai.

Il existe d’autres marinas qui sont réservées aux vénézuéliens.

TARIFS POUR SORTIR LES BATEAUX :
Il est difficile de comparer les tarifs des chantiers car ils « saucissonnent » leurs prestations de façon différente. Compter entre 280 et 400 euros pour une prestation englobant la sortie et la remise à l’eau, un forfait de 4 jours au sec, le calage du bateau et un nettoyage au karcher. NAVIMCA étant le chantier le moins cher, Bahia Redonda et PMO les plus chers.

TARIF DES PLACES A QUAI : Les moins chers, Cumana et d’Amerigo Vespucci, compter 8 euros la nuit. La plus chère : Aquavi : 26 euros. Ces prix peuvent être dégressifs selon la durée du séjour. Pour laisser un bateau au sec une année, compter 2500 Euros à NAVIMCA et 3500 Euros à Bahia Redonda.

Attention, nous indiquons ici les prix que l’on nous a donnés pour un monocoque de 38’ en juillet 2006. Ils peuvent évoluer (à la hausse bien sûr) de façon sensible. Il faut toujours bien discuter la prestation avant de s’engager.

Sergio et Dominique sur l’Oie Sauvage

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