Croisiere aux iles sous le vent (polynesie)


Dans le sujet d’origine, j’avais demandé des conseils sur la manœuvre d’un catamaran tant au moteur que sous voiles. Une partie des réponses apportées avaient commencé à m’angoisser un peu. Enfin tout est relatif. Donc…

PS: Les photos sont dans le pdf. Il est plus agréable à lire.

Pdf avec photo : Fichier a telecharger :

Bonjour,
De retour après notre location de catamaran.

Dans le sujet d’origine, j’avais demandé des conseils sur la manœuvre d’un catamaran tant au moteur que sous voiles. Une partie des réponses apportées avaient commencé à m’angoisser un peu. Enfin tout est relatif. Donc…

Après nos vacances en Métropole nous étions de retour à Tahiti le 26 juillet à 22H30. Nous sommes repartis, après avoir jonglé avec les valises et le linge le dimanche, pour Raïatea le lundi 28. En effet toutes les bases de locations de Polynésie sont sur cette île. Notre choix s’est porté sur une petite (plus tellement) société locale Tahiti Yacht Charter (TYC pour les intimes) qui a répondu très rapidement et très gentiment à notre demande. (Mail le vendredi, ils m’ont rappelé le soir même vers 19h). L’affaire était conclue le lundi suivant pour le plus petit Cata disponible chez eux un Athena 38 de 2005.

Donc lundi 28 juillet à l’atterrissage à 12h15 sur l’aéroport de Raïatea, Hina était là pour nous accueillir avec les traditionnelles couronnes de fleurs. C’est loin d’être la première fois que nous nous faisons couronner mais ça fait toujours super plaisir. Arrivés à la marina, notre voilier n’étant pas encore prêt, nous sommes allés dans un petit restaurant juste à coté. Repas très sympa avec notamment une crème brûlée à la coco servi dans une demi-noix que nous avons trouvé excellente.
14H30 le voilier est rutilant et Hina vient nous chercher. Il s’avère que l’Athena 38 de 2005 s’est transformé en Lagoon 380 de mars 2008 nommé ANAPA IV . Bateau neuf avec juste 5-6 semaines de location.

Habitués au monocoque (nous avons un Etap28i en France) ce multi nous paraît immense. Quatre cabines pour 4 : le luxe. Les enfants ont tout de suite pris la coque bâbord avec notre fille qui a jeté son dévolu sur la cabine AR ; celle qui a la trappe de survie au ras de l’eau (le hublot pour voir la mer et les poissons selon elle) et notre fils la cabine avant qui communique avec le pic ( salle de jeux). Devant tant d’enthousiasme ma petite appréhension s ‘évanouie. Il restera donc pour nous la coque tribord avec la cabine arrière pour dormir et l’avant pour ranger.
Pendant que ma douce et tendre s’occupe de l’inventaire, je fais le tour des aspects techniques avec Hina. Oui je sais un partage peu équitable mais ce n’est pas moi qui en ai décidé ainsi.
Le bateau est équipé de 2 moteurs avec 2*100l de gasoil, 2 réservoirs d’eau de 300l chacun, d’un panneau solaire, d’une annexe semi-rigide, lecteur de carte, centrale de navigation et pilote auto de marque Autohelm. Du classique. Les deux voiles sont en excellent état ainsi que le grément. Niveau mouillage : 45m de chaîne avec 45 de câblot ancre Brake type charrue de 20Kg. Plus un mouillage de secours 10m de chaîne et 50 de câblot avec une ancre plate. Sans oublier l’indispensable guindeau sans qui chaque mouillage serait au mieux une corvée au pire impossible.
Après ce petit tour d’inspection et l’inversion au niveau des poulies de mat et des bloqueurs de 2 drisses qui se croisaient, l’avitaillement commandé arrive. Contrôle et rangement avant de finir l’achat du frais que je préférais choisir de visu.
Un petit repas et hop tout le monde au lit. Sans ressentir l’effet du décalage horaire on est quand même un peu fatigué.

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Mardi matin début effectif de la période de location ; levé comme d’habitude à 6H, petit déjeuner toilette et hop en route non sans avoir regardé la météo (pause du maramu ce matin : à peine 6-8 noeuds ) et pris 8kg de glace pour aider notre groupe froid qui semble avoir du mal à refroidir. Anne Sophie ( Hina est en repos) est là pour nous aider à larguer les amarres. On est cul a quai sur pendille (une grande première pour moi). Les deux moteurs démarrent au quart de tour. En avant lente et s’est parti direction le lagon de Raïatea pour une petite descente d’une heure à 2000tr/min vers une ferme Perlière : Anapa Perle tenue pas un métropolitain, Philippe (skysurfer a ses rares moments perdus) marié à une Puamutu. C’est lui qui nous fera faire la visite et nous donnera les explications.
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Deux corps mort sont prévus pour les visiteurs. Un est déjà occupé. Notre première prise se passe sans anicroche. A peine amarré, Philippe vient nous chercher et nous emmène plonger dans sa concession. Les nacres sont pendus en guirlande à une profondeur de 6-8m. Zone la plus riche en nourriture pour assurer une bonne croissance des coquillages. Il ramène à bord un chapelet d’une dizaine de nacres et nous conduit dans le fare sur pilotis où se fait tout le travail.
Tout commence par l’achat de nacres agées de 2 ans. On en prend une au hasard. En entrouvrant délicatement les coquillages il regarde la couleur, la brillance de la nacre avec un miroir coudé de dentiste. Une fois qu’il en trouve une satisfaisante, il la sacrifie. C’est à dire qu’il l’ouvre entièrement afin de prélever les greffons. Le greffeur coupe la bande de chaire noire qui fabrique la nacre.

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Là tous n’ont pas la même technique. Certains utilisent cette bande pour le greffon d’autre comme chez Anapa, prennent la bande de chaire juste après cette couche noire. Cette fine bande de 2mm de large est ensuite coupé en 2 puis en petits tronçons de 1 mm afin d’obtenir des greffons de 1 mm².

Ensuite chaque petit greffon est introduit dans une petite incision fait dans l’organe reproducteur de la nacre. Là encore deux religions s’opposent il y a ceux qui mettent en même temps le nucleus (bille de coquillage du Mississipi autour de laquelle se formera la nacre) et ceux dont Anapa qui attendent plusieurs semaines pour insérer le nucleus (donc entre temps remise des nacres à l’eau).

Cette opération de greffe ne sera faite qu’une fois dans la vie de la nacre bien qu’elle produira plusieurs perles. Une fois le nucleus introduit, les nacres sont remises à l’eau pour une durée de 18 à 24 mois (parfois 9-12 au Tuamotu, ce qu explique leur moindre qualité et leur prix plus faible). Plus on attend et plus la couche de nacre sera épaisse. La forme quand a elle dépend de l’habileté du greffeur, de la façon dont est réalisée la première incision. Les différentes apparences quant à elles, cerclé ou pas, défaut de surface ou pas ont des causes inconnues. Pour certains ce ‘défaut’ est du aux coquillages donc ces nacres ne seront pas réutilisées ; pour d’autre c’est un facteur exogène donc une autre tentative sera faite. En effet, au moment de la récolte, le greffeur réentrouvre le coquillage, récupère la perle produite et réintroduit un nucleus de la taille de la perle sortie dans la poche perlière. Une nacre peut ainsi produire 5 à 8 perles au cours de sa vie. Ces perles seront de tailles croissantes mais leurs couleurs et leur lustre auront tendance à diminuer.

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Face à la quantité de perles produites en Polynésie, Anapa Perle ou la ferme Champon tentent de sortir du lot avec des tailles et/ou des formes parfaites et des couleurs rares en catégorie A.
Après ces explications on n’a pas résisté à l’envie d’acquérir une perle cerclée que l’on a vu sortir de son écrin. Philippe nous l’a gentiment monté sur or blanc pendant que nous prenions notre repas. Et c’est toute contente que ma douce est remontée a bord avec son trésor de la mer. Après une dernière baignade on a quitté le mouillage sous voile pour nous diriger vers la passe Rautoanui avec un petit 2-3B se renforçant. L’orientation de la passe m’a obligé à remettre les moteurs en marche 10 minutes pour éviter d’embrasser la barrière de corail. Pour cette petite navigation à la voile qui avait pour but de nous faire apprivoiser le bateau nous avons longé le lagon coté Océan pour ré-entrer à la passe Papai 2h plus tard toujours à la voile afin d’aller passer la nuit dans la Baie d’Hurepiti sur l’île de Tahaa. Nous nous sommes amarré à un des corps morts prêtés par le Vanilla tour (couple belge qui organise des visites de Tahaa). Malheureusement il n’y avait pas de place pour nous le mercredi.

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Mercredi 30/07 appareillage à 8H45 sous un ciel nuageux pour Bora Bora. Je hisse la grand voile et nous quittons notre mouillage avec un vent faible aidé par nos deux diesels que je garderai en marche le temps de sortir du lagon. Ca remplira les batteries qui ce matin étaient à 11,9V d’après le tableau et assurera le passage de la passe. Premier enseignement tiré de la veille. A moins d’être vraiment portant les passes se feront avec les moteurs en marche.9H30 à l’extérieure un petit vent de S-SE de 12 nœuds nous attend. Il se renforcera progressivement pour atteindre 20nœuds 1 heure après. Une petite houle de 2m de SE nous accompagne. Cap au 295°Vrai. Moteurs coupés.

Le plaisir est là même si ça bouge un peu et que le passage dans la mer est moins doux qu’avec un monocoque. L’eau file doucement. Les enfants jouent et l’amirauté lit. Je m’aperçois que le loch ne marche pas correctement. Vitesse surface de 2 nœuds. Sans autres indications on se doute qu’il y a un problème. Heureusement qu’on navigue surtout a vu. Sans loch l’estime deviendrait délicate. Le Gps lecteur de carte prendra à partir de ce moment une certaine importance. 12H je relève le phare de Bora au 345°V. Le compas de relèvement, produit Italien que je n’avais jamais vu, s’avère peu pratique à utiliser. Difficile de voir à la fois l’amer et la rose graduée. J’attends encore un peu et j’empanne cap au 360°V seul et en silence (ma femme dort). Limite vent arrière j’embraque l’écoute de grand voile, +10° au pilote et je fais passer le génois. +10° et je déborde la GV. Cap sur la passe. 12H50 les latérales de la passe sont aperçues.

13H15 l’alignement (des perches blanches et rouges) à 113° est reconnu. Même en connaissant assez bien cette passe je préfère suivre le balisage.
Quinze minutes plus tard la passe est embouquée au prés bon plein. (les vents autours des îles restent surprenants). J’affale au nord du motu Topua. Notre mouillage prévu se trouvant sous son vent. On emprunte à petite vitesse le chenal sinueux balisé rouge coté terre et vert coté mer (petite particularité locale qui se comprend facilement). Nous mouillons dans une petite échancrure dans le platier par 5 m de fond en faisant attention à ne pas abîmer les quelques massifs de corail présent. Je mouille 20m. Quel plaisir de pouvoir surveiller les fonds pendant l’opération.

Les enfants veulent se mettre à l’eau mais le courant est assez fort. On installe donc une zone de baignade avec 2 amarres et 5 pare battages à l’arrière du bateau. Baignades et sauts sous surveillance. Pendant ce temps je descends examiner le loch. Il est pleins de coquillage. Je gratte et nettoie sous l’eau ce que je peux. Je le fais tourner à la main. Ca semble bon. Je l’enlèverai bien pour un nettoyage approfondi mais j’avoue avoir la flemme de faire ce travail d’entretient sur une location.
Fin d’après midi classique :douche sur la jupe, et préparation du repas vers 6H. après quelques parties de jeux de société en famille, tout le monde dort à 9H. Plaisir des tropiques : couché tôt levé tôt.

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Le lendemain jeudi 31/07. Nous découvrons sur le mat un compagnon qui a passé la nuit avec nous. Passé l’agréable surprise, nous découvrons les traces qu’il a laissé sur le pont. Une demi heure de brossage nous permettra de laver les traces de ses excès.

Nous devions rentrer sur Tahaa aujourd’hui, mais n’ayant pas vu notre copain nous décidons de rester une journée de plus sur Bora. (connaissant assez bien Bora, le trajet Tahaa-Bora-Tahaa avait comme objectif premier de naviguer). Donc après le petit dej petite visite aux raies à ½ mile. L’annexe à peine ancrée une vingtaine de raies viennent vers nous. Elles sont habituées à l’équation bateau=poisson. Hop à l’eau avec masque tuba et palmes. Elles nous tournent autour, nous frôlent dans l’espoir d ‘une nourriture facile. Malheureusement leurs espoirs seront déçus. Nous n’avons rien pour elles. N’ayant pas d’appareil photo étanche, nous aussi sommes déçu de louper quelques belles photos. Un requins pointe noire d’un peu plus d’un mètre viendra aussi nous rendre visite. On commence à avoir l’habitude de ces poissons mais cela reste quand même impressionnant.
Nous levons l’ancre vers 10H, direction Vaitape (ville et port de Bora) en faisant le tour du Motu Topua par le sud.

Le vent de SE nous contraint à faire ce début de chemin au moteur. (tension de batterie 11,7V). Passé la pointe le génois est envoyé seul dans un petit vent de 15nds. Après un peu plus de 2 miles nous mouillerons au nord de l’alignement de la passe de Bora par 26m de fond. 45m de chaîne et 15 de câblot. Avec le guindeau je ne lésine pas sur la longueur. D’autant qu’il y a quelques rafales.
L’équipage va chercher du pain et acheter quelques kilos de glace (on a vraiment un problème de froid) tandis que je reste à bord pour préparer le repas. Un café avec une part de gâteau conclu cet agréable moment. Si on veut profiter du tour de Bora et de la fin d’après midi pour se baigner, il est temps de lever l’ancre direction l’anse du Motu Tofari.
Je démarre les moteurs direction la commande de guindeau. Et ‘up’, ça remonte. Alexandra met un petit coup en avant pour aider. Je vois la jonction chaine-cablôt qui s’approche de la poupée. Et schlang ça saute. 1m repart en arrière. Deuxième tentative. Idem. Pourtant rien ne semble pris. J’essaie de mesurer la tension à la main. Impossible de relever les 26m de chaîne à la main. Je manque de force (mais ça je le savais). Il ne me reste pas beaucoup de solution. Laisser l’ancre. Mais elle peut encore servir. Reste donc à trouver une méthode qui économise mon corps. N’ayant pas de manille de bon diamètre sur le bateau, je décide de faire passer directement l’extrémité de la bosse d’enrouleur (la seule assez fine) dans un maillon le plus près possible du davier et de la tourner sur un des taquets arrière. Puis de ramener le courant sur le winch de génois. Grâces à ce système (pas très original je l’avoue mais que je n’avais jamais utilisé) j’ai pu faire passer les 40cm problématiques. La chaîne une fois sur le guindeau est remontée sans aucun problème. La jonction a été réalise avec une épissure type œil épissé. Bien trop gros et rigide pour passer. Une épissure dans la chaîne n’aurait, je pense, pas posée de problème.
Une fois libérer c’est sous GV seule que nous quitterons la baie direction la Pointe de Tereia. Une fois cette pointe passée les moteurs seront réutilisés. On aura le vent dans le nez pour les 5 prochains miles. 15H45 nous mouillons dans la baie Tofari dans 2,5m d’eau. Très jolie baie mais un peu défiguré par les hôtels tentaculaires qui y sont construits ou en constructions.

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Vendredi 1/08. Nous sommes réveillés à 6H par la noria des petits bateaux qui emmène les ouvriers sur le chantier du Four Seasons (dont le montage financier mériterai un article à lui seul). 7H30 notre copain passe nous voir avant d’aller récupérer des touristes dans un hôtel du coin.
Nous le quittons ainsi que ce mouillage ‘tranquille’ avec comme projet un retour sur Tahaa par le nord de Bora. Le vent est ESE 20nds avec qq. rafales. J’espère donc n’avoir que 5 miles à avoir le vent dans le nez, entre l’aéroport et la pointe Vaitoto. On refait le chemin de la veille mais dans l’autre sens. Et oui il n’y a qu’une passe à Bora.GV à 1 ris, le génois à 100% et c’est parti. Tout va comme prévu jusque la pointe Paoeo. Là le relief de l’île, je pense (a posteriori), nous offre un NE. Temps pis moteur jusqu'à l’aéroport et puis voile. Mais arrivé à la pointe le vent repasse ESE à 25nds. Je suis content d’avoir pris un ris. Je roule le génois. Et c’est parti pour planter des pieux dans une houle courte de 2,5 à 3m. Comme de bien entendu au bout d’une demi-heure de ce régime, notre fils décide de donner à manger au poisson. Dommage que nous n’ayons pas de ligne de traîne. J’ai bien fait d’insister pour avoir un harnais à sa taille lors de la prise du bateau. Il va mieux et retourne s’allonger la tête bien calée. Sous pilote, je surveille les vagues qui nous arrivent. Certaines sont vraiment impressionnantes. Le poste de barre est 3m au-dessus de l’eau et certaines vagues dépasse la bome. Le bateau et ses moteurs semblent supporter plus que bien ce traitement. J’ai tenté d’abattre mais le cap était vraiment lamentable et le VMG à pleurer. Donc on a enduré ce traitement jusqu’à 2miles à l’est de la pointe Vaitoto. Là j’ai pu prendre un cap correct sous voile et couper la propulsion mécanique. Donc cap au 175°V vent ESE toujours 25nds mais sans rafale. 1 ris et Génois 100%. Ouf le plaisir de la navigation est de retour.
La passe se trouve derrière la pointe du récif. On dépassera cette pointe jusqu’à pouvoir virer sur l’alignement d’entrée à 17°V. Ca rallonge la route de plus de 6miles mais permet de continuer sous voile. La passe Païpaï que nous avons déjà emprunté dans ce sens est embouquée vers 14H30. On remonte tranquillement, à l’abri de la houle, vers le nord sur un peu plus de 3miles pour notre prochain mouillage près du Motu Tautau en face de la baie de Tapuamu et de son village. Mouillage dans 6m d’eau. Le bateau lui se trouve sur le banc de sable avec 1m30 sous la quille (on passe en 15m, de –10 à –2m). On a mouillé très long pour ce prémunir d’une renverse de vent (plus qu’improbable mais on ne sait jamais) qui nous amènerait vers des fonds de 20m et plus.

En face de nous un hôtel classé Relais et Châteaux où on nous a refusé le couvert pour le brunch du lendemain (pourtant on était propre et bien lavé). Pas grave. L’environnement, les paysage et les couleurs non rien à envier à ceux de Bora. On passera la nuit avec 2 autres bateaux. La petite plongée de fin d’après midi nous fera découvrir des fonds de sables pauvres en poissons hormis près de 3 piquets sur lesquels du corail commence à pousser.

Samedi 2/08.7H30 Le guide papier nous annonce un superbe jardin de corail entre le motu Tautau et celui d’en face. Annexe à l’eau nous nous dirigeons vers la plage en slalomant entre les patates de corail. Il y a du corail en effet, mais peu de poissons et pas d’eau pour nager. On commence à douter de l’endroit. On continue notre exploration sur le tour. Et ça ne s’améliore pas. L’heure n’est peut être pas propice à cette visite ou je me suis trompé de lieu. C’est donc un peu déçu que nous retournons au bateau. (avant de partir nous verrons un bateau avec un skipper emmener ses passagers au même endroit ; alors ?). Le projet aujourd’hui est de remonter vers le nord du lagon avec un arrêt à Patio pour une ballade sur la route traversière avec pique-nique. Vent annoncé toujours Maramu de 20nd. On appareille. Le relief continue à nous jouer des tours. Toute la journée que notre route soit de 360° à 180° nous auront le vent de face. En partant je prends quelques photos de Bora sur fond de lagon de Tahaa. La remonté au moteur n’est pas très passionnante. Passé le Paripari petit mont de 95m le vent se renforce à 25nd et rafale à 30nd. Heureusement, il n’y a que 3 miles jusqu’à la baie convoitée. Elle devrait offrir une petite zone en faible profondeur abritée du vent et du clapot.
Effectivement en arrivant la petite zone 200m par 50m et bien présente mais le plan d’eau semble occupé par des Va’a. Approche très lente. Un bateau s’approche avec des grands gestes. L’accueil fut loin d’être polynésien. Sans un bonjour, ils nous intiment l’ordre de dégager et si on n'est pas content, ils appellent les gendarmes. Impossibilité d’entamer le dialogue afin d’avoir le moindre renseignement. Il nous faudra appeler la gendarmerie pour avoir des informations et apprendre qu’un club à réquisitionner la zone pour la journée mais que l’on peut tout de même mouiller près de la plage dans 2,5m d’eau. L’accueil m’ayant refroidi et n’ayant pas trop envi de polémiquer avec frère sourire nous décidons de continuer le tour vers le Motu Ceran, mouillage réputé de l’île, près de la passe ToaHotu. Le temps (la pluie commence à tomber), le vent, et la déception commence à créer quelques tensions entre le skipper et son épouse.
Le mouillage réputé est là, un paysage époustouflant. Mais un vent de 30nd, un clapot de 40cm et un courant non négligeable nous font rapidement quitter les lieux sans avoir pris le temps de mouiller. L’heure tourne. La baie de Haamene n’est pas loin. Elle est ouverte au sud-est mais j’espère y trouver un abri. Les corps morts du restaurant Hibiscus sont impossibles à prendre. 30nd, clapot de 40cm et des corps morts peu pratiques ont raisons de nos différentes tentatives. Le petit renfoncement après le restaurant paraît bien mais les 20m de fond et le peu de rayon d’évitage disponible nous font renoncer (il y a 2 bateaux sur corps mort privé). Reste le fond de la baie. On tente donc le coup. Malheureusement, celui ci est déjà bien encombré et le fond de vase a raison de la tenu de notre Brake. Ne prenons pas de risque d’autant qu’il reste une solution de repli : la baie de Apu. C’est donc sous un temps à l’image de notre humeur que nous nous dirigeons vers elle. J’avoue ne pas avoir profiter des paysages, pressés que nous étions d’en finir avec cette journée.
La baie de Apu s’ouvre enfin devant nous. Il est 16H30 ; on se trouve à 6miles dans le SE de notre point de départ. On prend un des corps morts du Taravana Yacht Club sur un lagon apaisé malgré le vent qui souffle toujours à 20nd même sous la protection de la pointe Toamaru. On sera accueilli a terre par Maui le propriétaire, super sympa, avec un drôle d’accent mi-Suisse mi-Quebecois. Il s’avèrera pourtant qu’il est né ici. Nous prendrons le repas du soir chez lui. L’apéritif prit dans le canapé et le menu copieux redonnera le sourire à tout le monde et nous fera oublier cette journée où tout est allé de travers.
Retour au bateau dans le noir, sous un ciel merveilleusement étoilé. Le cockpit est resté éclairé pour nous guider. Je jette un œil aux batteries ainsi qu’au frigo. Batterie à 12,1V et frigo pas froid malgré les 6H de moteur. Il faut vraiment que je regarde ça de plus prêt.

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Dimanche 3/08. On reste là aujourd’hui. Petite promenade à terre ce matin. Visite de la ferme perlière Champon. Ce qui nous fera découvrir quelques différences avec les méthodes de la ferme Anapa. Puis marche jusqu’au village de Vaitoare dans un vent à nous déséquilibrer.

Le seul magasin est fermé. Les gens croisés nous saluent d’un sourire accompagné d’un grand geste de la main. On est les seuls Popa’a à pied sur la route.
Après le repas pris à bord, auquel de drôles de poissons se sont invités (ils ont dévoré toute la peau des magret de canard),

je regarde les niveaux des moteurs et décide de me pencher sur le système électrique. Batterie 11,8V et 12V avec le panneau solaire en plein soleil sans ombre portée. Je démarre à 1200tr (vitesse de charge) et j’observe. Tension batterie 13,1V, tension batterie moteur 13,5V. Au bout d’une heure alors que je n’ai aucun consommateur hormis la radio, les batteries moteurs sont à 13,6V et le pack service à 13,2V. Si je ne me trompe pas un des problèmes est là. Batteries moteurs chargés donc l’alternateur débite presque rien. Je coupe les moteurs et décide de ne pas remettre le groupe froid en marche et je vais chercher 10kg de glace au Taravana. Le pack service une heure après est à 12,4V. le lendemain sans consommation on sera à 11,8V. Il semble qu’en plus de ne pas se charger correctement, le peu de charge ne tient pas. Le parc a du souffrir et le panneau solaire qu’ils ont installé n’a pas l’air de remplir son office. Il faudra voir ça avec eux au retour.
Le soir à nouveau repas pris chez Maui. Un autre des plats du menu nous avait tenté la veille et nous décidons de céder à la tentation. Au retour, impossibilité d’arrêter le hors bord en enlevant le coupe circuit. Il tournera malgré toutes mes tentatives jusqu’à ce que j’enlève l’alimentation et que le circuit d’alimentation se vide. Autre problème à signaler. Nous commençons donc une liste : mouillage, groupe froid, circuit électrique et hors bord. Celle ci s’allongera le lendemain quand voulant passer sur le réservoir d’eau tribord de drôles de dépôts boucheront le filtre de la pompe. L’eau ayant une odeur difficilement descriptible : un délicat mélange d’eau croupi et de poisson pourri.


Lundi 4/08. Météo France nous annonce comme depuis plusieurs jours un vent de SE de 20nds avec des pointes à 30nds entre Tahaa et Raïatea. Une houle de SO de 2,5m. Ayant prévu d’aller à Huahine pour la fin de nos vacances, ce maramu qui persiste à souffler fort ne nous arrange guère. Pour sortir du lagon vers l’est nous avons 3 passes possibles, échelonnées du nord au sud. La passe de Toahotu sur Tahaa, la passe Teavapiti (passe principale d’Uturoa) sur Raïatea et la passe Iriru la plus sud des trois. La dernière de cette cote, la passe Teava Moa risque de ne pas être praticable vu le vent. Avec un vent de SE choisir la passe Iriru me permet de gagner 10° par rapport au vent. Au près avec un catamaran ce n’est à mon avis pas négligeable. Ce début de navigation nous apportera une jolie surprise :

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Donc c’est finalement vers 8H10, sous GV à 1 ris que nous nous dirigeons vers le sud par le lagon. L’anémomètre nous indique un vent d’ESE de 25nd (cote est de Raiatea). A 10H environ nous prenons la passe qui reste assez calme malgré le vent et la mer. Génois 70%. Cap au 75°V. La mer est forte, houle de plus de 3m. Au bout de 1mile, le vent se renforce à 30nd en passant ENE. Obligé d’abattre à 45°V. Je réduis le génois à 50%. L’étrave sous le vent fume. La mer grossie encore un peu. Plusieurs gros paquets de mer passe jusqu’au roof. Houle croisée dont on arrive même plus à voir l’origine : réflexion sur Raïatea, diffraction sur Huahine ? Le bateau et ses passagers sont vraiment secoués. Mais on se sent en sécurité. 5 miles plus tard, virement à 155°V. On gagne petit a petit dans l’est. Au bout de 3H de ce régime on a gagné 8 miles. A peine 1/3 du trajet. 12H30 le vent forcit encore avec des rafales de 40nd. Maximum 44nds. Heureusement la bosse d’enrouleur est assurée sur un winch. Le bloqueur ne bloquant pas vraiment. Après avoir à nouveau nourrit les poissons les enfants s’endorment.
On réfléchit, on discute, que fait-on ? On doit être au mouillage à 17H30 au plus tard (‘interdiction’ dans la mesure du possible de naviguer de nuit). A cette vitesse là, on ne sera jamais à Fare avant la nuit. A condition de garder cette allure il nous faut encore 6H. J’émets l’idée de rebrousser chemin et de retenter la traversée demain qui devrait voir le vent baisser un peu d’intensité. Alexandra, n’est pas très chaude ; l’idée d’en avoir baver pendant presque 5H pour rien ne l’enchante guère. En plus il pleut sur Raïatea. Ce qui veut dire mouillage et c’est tout. En tant que ’chef de bord’ la décision m’appartient. Je décide donc de faire une tentative de route directe à 90°V au moteur sous GV à 1ris. Je roule le génois. Moteurs 2500tr/min. Le bateau passe bien dans la mer. Ca tremble un peu mais ça semble bon. C’est donc à 5nd environ que nous ferons route vers Fare, la capitale de Huahine. L’île malgré ses hauteurs reste invisible à nos yeux. Les creux, la pluie et nuages nous la dissimuleront jusqu’à 6 miles du but. A 5 miles de la passe le vent repassera SE 25nd et c’est sous GV et génois 70% que nous prendrons l’alignement de la passe Avamoa à 127° après avoir lofé et rouler la voile d’avant.
Il est 15H. Direction le quai de Fare pour faire du Gasoil. Car avec toutes ces heures moteurs sur 7 jours, nous avons du consommer quand même quelques litres même si la jauge indique ¾ plein. Il y a le ponton en bois et plus loin le quai des pécheurs. Bien sur on ne s’arrête pas au bon. Loi de Murphy quand tu nous tiens. Donc c’est au quai en béton protégé par de gros boudins noirs qu’il faut se mettre. La station service se trouve de l’autre coté de la route. Chariot et bidons de 20L prêtés par le Tinito de la station nous permettrons d’accomplir cette tâche. On rajoutera finalement 40l par réservoir sans avoir fait le plein. Conclusion toujours estimer sa consommation par rapport aux donnés constructeur ( 2L/H à 2500tr) et ne pas se fier aveuglement aux jauges. On a joué l’économie avec un régime habituel de croisière à 2000tr sauf pendant cette journée.
Pendant ce temps, les enfants se régalent avec des gaufres achetées à la petite roulotte du port. Roulotte tenue par une tatie des plus agréables. On quitte le quai un peu plus tard pour aller mouiller devant la plage de Fare au nord du relèvement à 125° de la bouée bâbord du chenal dans 6m d’eau. Les enfants sautent à l’eau sitôt l'opération de mouillage terminée.
Quelques allers retours entre la plage et le bateau compenseront le manque d’activité de la journée.

Mardi 5/08. Après baignade et petit déjeuner descente sous génois vers la baie d’Avea dans un petit vent de travers de 10-12nd. Un manque de réflexe et d’habitude de la surface de voile aurait pu mal ce terminer. Sur une bascule de vent, l’écoute à la main et le bloqueur ouvert, une rafale subite m’a emporté avant d’avoir pu lâcher quoique se soit. Résultat gros contusion sur le majeur droit, peau un peu brûlée à 3 endroits et petite frayeur rétrospective. La glace achetée au Taravana trouvera une deuxième utilité. Avec une telle surface on ne tient donc pas une écoute qui n’est pas tournée au winch ou qui n’est pas assurée au bloqueur. Petit à petit j’apprends. Même si la technique est identique du laser au 60pieds, les efforts en jeux sont loin d’être les mêmes. A 12H30 nous mouillerons en compagnie de 2 autres voiliers dans la baie d’Avea par 11m de fond à la limite du récif. L’endroit est paradisiaque. Au loin, l’écume des vagues qui se brise sur la barrière, le silence. La récompense de nos efforts de la veille est sous nos pieds et devant nos yeux.

Le soir nous irons manger chez Tara. Restaurant familial super sympa. Servant une nourriture généreuse en goût et quantité. Sachant que nous venions en annexe, ils ont éclairé l’extérieure pour nous guider. Le soir en repartant, le patron ira jusqu’à nous surveiller jusqu'à ce qu’il estime que nous sommes en sécurité sur le bateau.

Mercredi 6/08 dernier jour ou presque. Petite ballade en annexe vers le récif et panne de hors bord. Probablement impureté dans le circuit. Au bout d’une grosse vingtaine de tentatives avec et sans le starter, il voudra bien repartir. Heureusement. J’aurai été fiu de devoir ramer ½ mile jusqu’à la cote. Donc poursuite de notre balade vers la pointe Tiva où nous laisserons l’annexe sur un petit bout de sable avant de continuer à pied.

Les paysages sont vraiment incroyables. Au loin on aperçoit quelques pécheurs à pied tirant leur barque et plongeant régulièrement le bras et la tête à la recherche de coquillages et autres crustacés. Il est temps de rentrer. Une dernière plonger pendant laquelle j’aurais le bonheur de rencontrer et de nager avec une tortue pendant une dizaine de minutes. Les 10m de fond en apnée et sa vélocité auront raison de ma tentative d’approche. Deux coups de pattes et la voilà déjà loin de moi. Petit repas et à 14H30 on lève l’ancre, sous GV seule, direction Fare. On ne peut se permettre de quitter ce mouillage demain. Le bateau devant être rendu à Raïatea vers 13H. Ca sera toujours 1H30 de plus demain dont j’espère tirer profit.
A 16H05 nous voilà de nouveau devant la plage de Fare. On voit à la quantité de voiliers rencontrés lors de notre remonté du lagon et présents au mouillage que beaucoup de gens ont attendus des conditions clémentes pour naviguer et rejoindre Huahine. On se sent un peu à l’étroit après notre mouillage sauvage de la veille. Retour à la civilisation. Pendant que les filles se lavent nous allons faire un petit tour à terre en annexe. A 8ans mon équipier maîtrise déjà bien l’objet. Il faut dire qu’il a de l’entraînement : 25nd sur le lagon de Bora avec notre copain Marona ça aide et ça fait sourire ses touristes (c’était lui aussi qui avait conduit le bateau d’Anapa pendant le retour au cata).
Après notre petite ballade le long de la route, retour au quai et là surprise le soleil couchant nous révèle à plus de 45 miles les sommets de Bora embrasés.

Petites minutes de bonheur que nous savourons entre garçons avant de rentrer au bateau. La nuit sera la plus calme depuis 10j. Pas un souffle de vent ne viendra troubler notre sommeil.

Jeudi 7/08. 7H30 tout est prêt et on appareille. Le vent est ESE faible 6nd. Pour une fois on serait portant. Et pas un souffle. A peine sortis du lagon c’est un vent évanescent qui nous accompagnera pendant toute la traversée qui se fera aider des moteurs. A quelques reprises, Eole nous gratifiera d’un courant d’ai permettant de grappiller 1 à 2 nœuds. La passe Teavapiti nous verra passer vers 11H30. On est a peu près dans les temps. On va pouvoir profiter d’un petit mouillage que j’avais repéré. Juste à coté de la passe derrière le motu Taoru dans 5m de fond. Petite plongée avec les poissons, visite des gendarmes alors que je sortais de l’eau peu présentable pour les forces de l’ordre. Un petit bonjour amical de la main leur fera rebrousser chemin à 10m de nous.

C’est vers 12H30 après un dernier repas (lardons, petit pois, pâtes) que nous lèverons l’ancre pour rejoindre la marina Apooti en savourant ses derniers moments sur l’eau. Nous croiserons sur le quai d’Uturoa le Star Flyer, 4 mats affrété par le territoire Polynésien.

croisiere aux iles sous le vent polynesie croisiere aux iles sous le vent polynesie

Le corps mort nous accueillera à 13H40. Visite des gars pour vérifier les coques et les voiles puis retour à quai.
Hina est là à nous attendre, un peu stressé par le groupe de 57 Italiens ayant loué 7 catamarans pour 15 jours qui ne se décide pas à partir. Donc débriefing, liste des petits soucis que nous avons rencontrés. Incompréhension du technicien face à nos problèmes de froid et d’électricité. Avec des questions types : « Avez vous mis la pinoche au fond du frigo ? Avez vous fermé la porte ? La tension de batterie ne veut rien dire. »… No comment. Plein de gasoil fait à un tarif un peu supérieur au prix fixé par le territoire. Normal, c’est le pris du confort pour nous. Ils ont rajouté 2 fois 19L.Chèque de caution rendu ce qui clôt la location mais pas notre séjour.
Notre vol étant le lendemain à 15H30, nous avions la possibilité de passer la dernière nuit au port avec pour condition de quitter le bord vendredi à 7H30. Nous avons préféré passer notre dernière nuit dans une petite pension, la pension Manava à 6 km d’Uturoa. C’est donc Roselyne qui viendra nous chercher à 15H pour nous emmener chez elle. En l’attendant, on discute encore un peu avec Anne Sophie et Hina, du coin, du climat, de ce qu’on a fait…
Chez Manava, accueil très sympathique, bungalow un peu vieillot mais équipé d’une petite cuisine. Parfait pour nous. On y reviendra sûrement lors d’un prochain séjour coté terre sur Raïatea. De plus elle fait et vend de très beaux paréos fait main. Les filles succomberont à la tentation. Et nous repartirons avec quelques mètres de tissus en plus.
Le lendemain c’est avec 1H30 de retard que nous atterrirons à Tahiti Faa’a. (3H de trajet pour 35 minutes de vol. Epuisant)



Bilan : 120L de gasoil résument assez bien pour moi les conditions de navigation. Habituellement notre moteur ne tourne qu’aux entrées et sorties de port. Je m’attendais à du Maramu mais pas aussi fort. Les prévisions météo moyennement fiables et les particularités dues au relief que je n’avais pas appréhendées, ont perturbé notre programme mais nous ont appris. Plusieurs de nos ballades à terres prévus sont tombées à l’eau ainsi que tout l’est et le sud de Raiatea. La baie de Faraoa, le remonté de la petite rivière, le jardin botanique ainsi que le Motu Naonao. Mais les mouillages paradisiaques ont bien été au rendez-vous.
Si j’avais su, j’aurai commencé par Huahine dés le mercredi (mais je me suis laissé emprisonné par mon programme établi). Le maramu était faible. Et ça nous aurait permis de faire toutes les traversées, tours d’îles à la voile au portant. Deuxième regret : ne pas avoir d’appareil étanche. On n’a osé faire aucune photo dans le gros temps et sous la pluie.
Nous avions pensé à un moment nous tourner vers l’achat d’un catamaran. Cette location nous aura confortés dans nos apriori. Le cata c’est super au mouillage, c’est bien au portant, et ce n’est pas fait pour remonter au vent. C’est agréable à vivre. Mais à naviguer le monocoque c’est vraiment autre chose. C’est beau, majestueux, ça épouse la mer. Alors c’est vrai on est 80% de temps au mouillage. Il faudrait monomaran. Le plaisir du monocoque l’agrément du catamaran. Vœu pieu, mouton à cinq pattes ? Je ne sais pas.

Stéphane, Alexandra, et les deux mousses.


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