Mon retour de cherbourg


Retour de Cherbourg
mon periple de Cherbourg à Nantes - 08-10-2005 16:23 -

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Le retour « d’épicetou « de Cherbourg

Je viens donc de changer de bateau, le mien un mascaret 6.5 m de chez Jeanneau s’est vendu très vite et après de longues recherches, je l’ai trouvé, un 9.10 par 2.85, poids 4T2, un moteur Volvo de 10 CV diesel d’origine c’est à dire de 1974.
Une première visite sur le port de Dielette début septembre nous séduit Martine et moi ( c’est ma moitié) et nous le réservons aussitôt, restait plus qu’à le rapatrier sur Nantes.
300 MN séparent Dielette de Nantes ( environ 500 kilomètres).
N’ayant fait jusqu'à présent que des sorties du dimanche pour marin d’eau douce il me fallait trouver un loup de mer, c’est Guillaume 33 ans ( l’age du christ ) qui va m’accompagner, il connaît bien la mer ( sauf la Manche ) et il arrive d’une traversée de notre cher Atlantique.
Je vous passe les préparatifs, le bateau « épicétou « ce sera son nouveau nom et mis à l’eau et maté par le proprio, très sympa et très cool il me le prépare nickel.

Samedi 1 octobre, nous arrivons à midi Martine, Guillaume, Carole ( son casse croûte) et moi sur le port de Dielette, nous avons décidé de lever l’ancre lundi matin avec la marée, ça nous laisse 24 heures pour prendre possession du bateau.
Il fait beau, mais il y a un vent à décorner une vache nantaise et la mer est de très mauvaise humeur, ça promet…..
Bertrand ( un vieux copain avec qui j’ai bourlingué partout en Europe) et sa petite famille arrive, il vienne de Rennes et voulait être présent pour le grand départ. Je suis content qu’ils soient tous là, (vu l’état de la mer suis pas sûr de les revoir !!!!!)
Bon, lundi 10h30, le vent s’est calmé, on lève le camp, en moins de 5 minutes le port est derrière nous, le pilote automatique tient bien le cap, les voiles se gonflent et nous partons comme une fusée au 270° à la vitesse de 9 nœuds ( 16.6 km/h) nous tiendrons cette cadence environ 6 heures ensuite une vitesse de 6 nœuds ( 11 km/h) sera maintenue jusqu’à la fin de l’après midi.
Les courants nous ralentissent sacrément et le vent chute c’est donc le moteur qui prend le relais, vitesse 4 à 5 nœuds, il est environ 18h00 et nous ouvrons une bonne boite de cassoulet qui est avalé non sans quelques nausées, la mer s ‘est durcie un peu.
Tout marchait bien au port, et là, plus de feu de route, on a beau tripoter le bouton, rien ne s’allume en haut du mat.
Guillaume descend vérifier les fusibles et revient au bout de 5 minutes blanc comme une momie, je prends le relais et descends aussi, bidouillage des connections du mat dans les toilettes et au bout de 5 minutes je remonte et offre un cassoulet tout chaud aux poissons.
Rien n’y fait, et après avoir pété tous les fusibles, on se résigne, la nuit se fera sans feux de route. Par précaution toutes les lumières intérieures sont allumées, des dauphins viennent nous saluer dans la nuit et nous accompagnent un bon moment, c’est féerique…..
et finalement le jour se lève, le vent nous a fait défaut et le vieux Volvo nous a poussé toute la nuit, nous décidons de faire une escale technique à L’aber-Wrac’h , c’est au Nord de Brest pour réparer les feux de route et pour vérifier le refroidissement du moteur car il ne pisse presque plus, 15h00 nous entrons dans le port, c’est très joli par ici.
Cette première étape, nous ravis car nous avons parcouru une sacré distance en 25h30, faite le calcul !!!!
Nous descendons à terre acheter des fusibles, une ampoule de mat et du gas-oil, en moins d’une heure tout fonctionne à nouveau, super.
Un bon repas est pris après avoir décidé de partir à 8h00 pour profiter des courants, plusieurs voiliers sont arrivés et nous partirons sûrement tous ensemble demain matin.
Ah !! Une bonne nuit bien à l’abri, 7h30, je suis debout et je prépare le café, Guillaume émerge doucement, ce garçon aime bien dormir, les autres bateaux sont eux aussi en train de se réveiller.
7h55, Guillaume tourne la clé de contact, rien !!! Plus de batterie, pas grave je descends, prends la manivelle, il démarre au quart de poil avec la manivelle….. Normalement, car ce matin il ne veut rien savoir, après plusieurs essais et n’ayant pas d’oxygène à bord, j’arrête avant la crise cardiaque, il nous faut une autre batterie.
C’est à 9h30 que finalement nous partons avec une batterie neuve, le retard pris nous ennui car le passage du four avec le courant favorable est compromis ,nous avions estimé une vitesse de 5 nœuds pour être bien avec les courants mais grâce à ce petit Volvo
et un peu de vent nous rattrapons tranquillement le temps perdu, la journée se passe tranquille et à la nuit également, une nouvelle visite des dauphins viendra me tenir éveillé pendant une vingtaine de minutes cette nuit encore, c’est vraiment super de les voir jouer avec l’étrave du bateau, j’en profite pour faire une photo de l’un d’entre eux, pas facile car ils évoluent vraiment très vite.
Le jour se lève et nous décidons de faire escale sur Belle-Île en mer, toute la matinée nous naviguons dans la brume et vers 14h30 nous entrons dans le port du Palais avec un soleil radieux digne d’un mois de juillet.
Nous allons enfin prendre une douche, il était temps, même les dauphins ne nous approchaient plus, ce soir repas de fête, une salade niçoise et un steak avec des pommes frites cuitent avec difficulté car le réchaud du bord à besoin d’être rénové, mais c’est bon quand même….
Vendredi, dernière étape, Belle-Île – Paimboeuf dans l’estuaire de la Loire, c’est là qu’habitera épicetou, cap au 110° , là c’est une journée moteur qui nous attends, pas un poil de vent, départ de Belle-Île à 7h00 arrivée à Paimboeuf 17h00 rien de particulier à signaler, une pétole d’enfer on se serait cru sur une mare.

Voilà une sacrée promenade, j’ai hâte de retourner me balader la nuit, c’est vraiment génial, ceux qui ont des craintes, lancez-vous, la nuit c’est autre chose..
Un grand merci à Guillaume

Christophe

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