Costa brava


Les trois dernières petites croisières d’une semaine (Juillet 2004, Mai 2005, puis Juin 2005) nous ont permis de refaire un chemin déjà souvent pratiqué depuis vingt ans, et donc de voir les évolutions, en bon ou en moins bon.

Je ne décrirais que nos impressions récentes, et des points éventuellement non décrits dans les guides, et tel que nous l’avons sentis, car chaque croisière est personnelle, c’est donc loin d’être exhaustif.

La navigation en général

La Costa brava « intéressante » va de la frontière au sud de San-Filiu, car plus bas, la cote devient plate et moins spectaculaire. La plus sauvage reste sans conteste la zone du Cap Creus à Estartit, qui peut être parcourue en une semaine dans tous ses détails, avec des navigations de quelques heures par jour, le temps de recharger les batteries avec deux heures de moteur et de se faire plaisir avec un bon bord de voile.

La bonne saison est évidemment Juin ou Septembre, en tous cas hors de la période maudite du 14 Juillet au 15 Août ou tous les ports sont pleins, les mouillages envahis de pédalos, jetskis, skieurs nautiques , et bateaux de toute taille...sans oublier les « glassbottom boats » et autres "PCBN".

Les abris sont nombreux, tous les 5 milles, avec toutes les ressources, y compris d’excellents restaurants, il fait plutôt chaud, quoique l’eau soit froide en Juin (12 à 13° cette année !). Mais en Août ça peut être la fournaise.
La côte est très franche, y compris les grandes calas, mais on ne doit s’aventurer dans une petite cala inconnue qu’avec sondeur et guetteur a l’avant. Comme on voit le fond à 5m, c’est assez facile.
C’est donc une navigation de père de famille, tout a fait dans la tradition méditerranéenne : un bon moteur, un bon frigo, un taud, de bonnes ancres…et une carte de crédit...

Attention, la météo est très changeante, et un mouillage de rêve entre les rochers peut se transformer en piége redoutable en quelques minutes. Vérifiez soigneusement votre voilure de gros temps, troisième ris et foc, harnais et lignes de vie, car vous pourrez en avoir besoin (surtout s’ils ne sont pas opérationnels : loi de Murphy).

La météo

La météo côtière française du Cross en VHF (12h30 et 19h) est encore utile jusqu'à Creus, ensuite, celle de Monaco en BLU (19h30 sur 4364) donne une idée pour le large. Comme on est au croisement des zones Lion, Minorque et Baléares, c’est un peu confus, et le coup d’œil aux nuages reste le dernier recours.

Par tendance de Sud ou Sud-Est, peu de mouillages forains sont fréquentables la nuit, à part Lligat et la Selva, car la houle rentre, et le gros risque reste les orages, en Août surtout, qui peuvent être violents.

Le nombre de BMS sur la zone est impressionnant, bien souvent cependant c’est du genre « NW 5 à 6 sur lion, localement 7 prés de Béar » mais toujours un ou deux crans de plus prés de ce p… de cap !

Le cycle typique en été : trois jours de tram à décorner les bœufs, puis deux jours anticycloniques, puis orages, puis ça repart ! Les bons bords de voile au travers par force 3 ou 4 sont donc très rares. De plus ce cycle donne souvent la houle du NW de la veille réfléchie par les falaises, et croisée avec le clapot de la brise de SE du jour, donc pas très confortable…

Pour passer Béar ou Creus contre la mer et le vent, quand la tram souffle vraiment, c’est une dure épreuve, à éviter : la houle et la cote rocheuse en particulier prés des caps peut créer un clapot croisé ignoble rendant toute progression impossible.
Nous sommes parfois restés à planter des pieux sous Béar pendant une heure sans avancer d’un mille. Depuis nous sommes philosophes : attendre l’accalmie, pour au moins ne plus avoir le vent dans le pif, et s’il le faut remonter au moteur, si un équipier doit travailler le lundi..
Le clapot reste pendant au moins une journée après le coup de vent , et on est alors toujours secoué, au moteur comme à la voile. En prenant plus au large, le clapot est plus supportable, et juste sous le cap on peut avancer un peu (mais il faut quand même le doubler !),
Le problème existe aussi au cap Bagur, difficile à franchir au prés par bon SE.

Donc, cette année depuis que les contraintes de travail ont disparues, nous naviguons selon la météo à deux jours : si le vent est du SE, on reste sur la cote nord de Creus, si le vent tourne au N, on descend plus bas, si le coup de vent est annoncé dans le Nord, on attend tranquillement pour remonter! Pas de programme précis à l’avance, juste profiter du bon temps… ce qui nous a permis de visiter des calas jamais vues depuis 20ans !

Les ports

Tous les ports espagnols utilisent le système des pendilles, permettant de se mettre confortablement cul au quai avec une grosse amarre accrochée a la chaîne mère a l’avant. Il y a dix ans on devait faire des mouillage a la volée en culant au quai, beaucoup plus délicats. Avec les pendilles, il suffit d’être assez rapide pour attacher l’arrière court, en laissant le moteur embrayé légèrement, saisir le petit bout de la pendille au vent, en général tendu par le marinero du port, le porter à l’avant, remonter du fond le gros bout, en général gluant de vase et garni de moules coupantes, et raidir au maximum, pour fixer le bateau.
Sans vent c’est cool, mais si le vent souffle de travers, ça peut être plus ou moins réussi, surtout pour rentrer dans le créneau libre, les bateaux voisins et les pare-battages sont en général les bienvenus.
Et il n’y a aucune honte à se mettre par l’avant si le bateau manœuvre en arrière comme un crabe.
Le prix des ports varie de 27 à 30 Euros la nuit en Juin, et atteint 55 à 60 Euros en Août ! (Pour un 12m)

Puerto de la Selva

Après la frontière, et le drapeau espagnol hissé du bon coté, l’escale à La Selva est quasi incontournable pour les français, au point qu’en Août, il ne reste évidemment aucune place à quai et que la rade est saturée (parfois une centaine de bateaux !)
Le mouillage est bien abrité sauf du N et NE . En cas de tram (W ou NW ) sur Béar, on y est en principe pas mal, même si un peu de houle y entre.

Ne ratez pas le départ des pécheurs le soir, avec les barques de lamparos qui rejoignent chaque bateau, s’accrochent en remorque, le matelot se transbordant sans ralentir de l’une à l’autre… n’oubliez pas qu’ils reviennent le matin vers 6h à fond, en remuant sérieusement le mouillage, choisissez une place plutôt éloignée…
Les fonds prés du port sont de vase, sur 7 à 10m, c’est donc une prouesse d’y faire tenir tant de visiteurs, avec des chaînes trop courtes et des ancres variées… En s’éloignant vers la plage, les fonds sont de 7 à 5m, et plus propres. N’hésitez pas à prendre de la marge !
 
Le vent du Nord ouest traverse en général la montagne le soir en se combinant avec la brise de terre, et ça peut souffler à 5 ou 6 , avec donc pas mal de joyeusetés dans la nuit. Celui qui n’a jamais ripé à la Selva nous jettera la première pierre : nous avons du refaire deux fois le mouillage !
La première fois trop prés du chenal, la seconde fois, ça ripe avec du 4, avec deux ancres affourchées, chacune avec 25 ou 30m !! en remontant le tout avec peine, on trouve les deux ancres emmêlées dans un énorme câble rouillé !

Mais quel plaisir de savourer le barbecue de magret de canard, avec un petit Cazes rouge (médaille d’or 2003), devant la petite église blanche, et les chalutiers qui partent…
Ah oui, j’oubliais que la charmante petite église blanche sonne les heures la nuit… donc, un peu de bon vin est indispensable pour dormir, quand le mouillage est bien assuré..

Au retour, un mois plus tard, nous allons au quai visiteur , quasi vide , ce qui permet une ballade en ville, et le plein de gasoil le lendemain matin (30E la nuit). Le personnel du port est charmant, et nous postera même les cartes postales oubliées !
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Photo : seuls au monde…

Cap Creus

Tout le cap est une réserve, ce qui le protége de toute construction, et c’est superbe ! Des coffres et des bouées apparaissent progressivement, surtout pour les clubs de plongée, mais le règlement de tout cela n’est pas encore très clair.

Beaucoup de jolis mouillages au Nord :
L’anse Golfet est un bon mouillage de journée, même de nuit par beau temps, les fonds de 5m sont ok.
La cala « du club med » comme disent les français, est juste avant le cap, avec quelques rochers à l’entrée, puis un petit abri parfait, hélas difficile, car les fonds sont rocheux et profonds.

Au Sud, plusieurs mouillages de beau temps prés du cap, puis la cala Guillotta, ou nous avons passé une nuit dans la partie la mieux protégée derrière l’ilot.

Le chenal entre le cap Creus et l’ile est toujours superbe, franc mais étroit, à éviter donc au-delà de force 5, car une panne de moteur ne peut être rattrapée (mais bien sûr nos moteurs ne tombent jamais en panne…) . En Août c’est une autoroute !

Port Lligat

Dépendant de Cadaqués, port Lligat est une grande cala bien protégée par l’ile Lligat. L’entrée est facile, mais aucun feu ne la signale. La seule roche à l’entrée est maintenant signalée par une perche.
A l’intérieur, les fonds vont de 10m à l’entrée, à 1m50 dans l’anse, voire 50cm prés de la cale des annexes.. à vous de choisir.
Nous avons déjà vu un bateau (de loc ?) arriver à fond vers l’anse, (chic, de la place ! il n’y a qu’un cata !) et se planter violemment avec un gros bruit. Ce n’est que du gravier... deux voisins compatissants l’ont déséchoué avec les annexes tirant à fond sur une drisse.
C’est notre escale préférée sur cette côte, enfin c’était, car la situation n’y est plus claire du tout.

Nous avions toujours connu Port Lligat plein de voiliers mouillés en escale, dans une ambiance très française (apéro et naturisme), avec il est vrai de moins en moins de place avec les années. En Août, les bateaux étaient vraiment serrés , empêchant d’étaler une longueur correcte de chaîne, et les fonds de posidonies ne facilitent pas la tenue. Un bon coup de vent ou un orage la nuit donnait en général lieu a pas mal de cris et manœuvres !
Nous garderons longtemps le souvenir d’un 14 Juillet mémorable, ou les bateaux français sortaient leurs fusées et ont embrasé le port à minuit . Certains, à poil, tenant une fusée rouge dans chaque main, grandiose !… ( non, vous n’aurez pas la photo !)

Depuis deux ans, le mouillage est entièrement garni de coffres bien alignés (environ 200 !), bravo ! plus de dégâts aux posidonies , et plus de panique quand tout ripe.
Mais en Juillet dernier, prêts à prendre un des nombreux coffres libres, nous avons été refoulés par un vigile en zodiac : « prohibido ! allez à cadaqués pour avoir un mouillage ! ou allez a la cala Guillota ! » ( beaucoup moins protégée)
Bon cette année on se risque encore : plus de cent coffres libres et seulement trois voiliers en escale : le rêve !
On en prends un au hasard et c’est ok jusqu’au lendemain. Vive le mois de Juin !
Un voisin arrivé après est abordé par un barbu en zodiac, lui enjoignant de partir, que c’est parc natural, que la policia allait venir...Il tient bon aussi jusqu’au lendemain. Finalement la marine de guerre espagnole ne vient pas nous déloger, et c’est une super escale.
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Photo : l’entrée brise un peu avec une houle de N

Lligat est surtout connu par Dali, qui y avait sa maison, devenue musée, entre les anciennes maisons de pêcheurs. On y retrouve toute l’extravagance du « maître », des trouvailles de décoration géniales, dans un jardin a rèver… Un cadre superbe, réellement à voir.
Si vous avez le temps, allez à Figueres voir le musée Dali proprement dit, qui vaut aussi la visite.
Un chemin mène en 20mn de Lligat à Cadaqués, le plus joli port de la costa brava, avec tous les restaurants et magasins possibles. Le port de Cadaqués, en fait une anse sans aucune protection, est largement ouvert au SE est très rouleur (de plus le zodiac d’encaissement des coffres est très actif dés Juin !)

Cala Monculls

Juste au nord du cap Norfeo, cette cala est profonde, et le fond remonte brutalement à 5m prés de la petite plage :
Le cadre est superbe, sous les immenses falaises, et elle est en général plus tranquille que sa symétrique au Sud, la cala Montjoy. Hélas elle est aussi très peu abritée de la houle, du N comme de l’E.

Cala Montjoy

Une très grande cala bien protégée du Nord, mais toujours un peu rouleuse, facile à mouiller, soit dans l’anse Nord, soit devant la plage du village vacance-plongée.

Ampuria Brava

C’est une marina immense au fond de baie de Rosas, conçue comme Port-grimaud, mais dix fois plus grand ! Tous les terrains et la plupart des appartements ont une place pour un bateau, plus ou moins grande. Ampuria se vantait d’être « la plus grande marina pieds dans l’eau du monde ! » depuis cette année, elle ne s’affiche plus que comme la plus grande d’Europe. Il y aurait donc une monstruosité encore plus grande en Floride ??

Même ceux qui détestent le principe, doivent y aller une fois ! Des kilomètres de canaux, des milliers de bateaux, et le « grand canal » qui grouille comme une autoroute a l’heure du départ en pique-nique. Il y a même en permanence un marinero qui assure le croisement au point virage critique (avec sifflet !)

Certains canaux avec grands terrains et villas superbes, un 15m rutilant au ponton, font penser à la Floride , d’autres ne sont que des parkings a hors-bord, au pieds d’appartements déjà décrépis . Pour l’escale, la place ne manque pas, les ressources parfaites, en restaurants grecs, turcs, italiens (et même espagnols, si, si...)

En été quand la horde sort vers les calas Montjoy, Mongo, les Médas et tous les trous de la côte, on comprends que les mouillages forains tranquilles sont de plus en plus rares…

Estartit

Estartit est une escale agréable, et résume bien la Costa Brava : Une vieille ville sympathique, une plage immense grouillante, et des alignements d’immeubles derrière la dite plage, barrant tout le paysage. Juste avant, au Nord, une côte sauvage de roches et de falaises, avec des grottes et même un tunnel traversant, les Medas à 5mn.

En Juin nous sommes tombés par hasard le jour de la fête du « Corpus » et toutes les rues commerçantes étaient joliment décorées de fresques en copeaux de couleur et en son, un travail magnifique.
En été, les fêtes ne manquent pas sur la Costa Brava, et si les fêtes traditionnelles sont surtout le 15 Août, chaque ville à la sienne, pour meubler les vacances des visiteurs et faire tourner l’économie. Il y a des régates traditionnelles a la rame, des bénédictions en mer, bref , on ne s’ennuie jamais.

Le port d’Estartit est saturé et cher en Août, mais en Juin ça va. Le quai visiteur est bien sûr à 1km à pieds des douches, mais on y est tranquille.

les Medas

Les ilots des Medas sont à moins d’un mille d’Estartit, et moins d’une heure d’Ampuria ! en Août il faut arriver avant 10h du matin pour avoir un coffre (aucun mouillage autorisé, c’est une réserve naturelle). La couleur du coffre indique la taille possible des bateaux : prés de rochers, les petits, en pourtour, les grands ! Si tout est pris, il reste la possibilité de négocier avec un autre plus matinal, pour se mettre en remorque !

Il y a effectivement beaucoups de poissons, une dizaine de clubs de plongée et autant de « glass bottom boats » se partagent ce gâteau… c’est un va et viens permanent le weekend , les « glassbottom » font la navette avec Estartit, ralentissent un peu pour voir les poissons , puis repartent à fond pour reprendre leur cargaison de gentils touristes, passant rapidement en secouant les bateaux , évitant au mieux les baigneurs téméraires .. Hum, c’est pas mal quand même.

Un soir aux Medas par beau temps, quand tout le monde est reparti, c’est le rêve... Mais une nuit, c’est rare, car si le temps se gâte, ça devient assez inconfortable. Et le site, en approche ou en faisant le tour, fait oublier l’exploitation intensive.
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Photo : el Magalot

Llafranch

Un petit port encore épargné par l’urbanisation, juste après le cap de San Sebastian :
Pas de marina,juste un petit abri pour une centaine de petits bateaux et quelques plus gros , pas de place visiteurs, a part le ponton à gasoil, et plus d’une centaine des coffres et corps mort devant.

Très peu de place restant pour mouillage forain, ou alors très loin devant. D’habitude on ne s’y arrête pas, mais en Juin, on se risque : pas de place dedans évidemment, mais il y à deux voiliers anglais mouillés entre les corps-morts et la plage, hum, pas de bouées d’interdiction… hop, mouillage super sur 5m de sable ! Difficile de dire si on est à 100m ou à 150m de la plage, mais bof…
Le lendemain, le capitaine du port passe avec un marinero vers 9h pour déloger tous ces intrus. Nous lui indiquons poliment que nous partons juste après le café, et ça en reste là…

En fait il commençait à poser les bouées de plage pour l’été, et nous étions évidemment dans la zone interdite prévue.. Une première bouée est posée pour dissuader les envahisseurs : c’est une simple bonbonne en plastique de 5l de lessive (mais elle est jaune, alors…)

Le soir une ballade en « ville », très reposante après la foule d’Estartit : un vieux village, quelques villas plus riches, des aloès et des pins, la lumière du phare qui tourne, les barques de pèche remontées sur les galets avec les treuils et les glissières de bois…

Quel miracle a épargné Llafranch ? C’est très simple : il n’y a pas de plage ! Et aucune extension urbaine possible car les terrains sont à 45° de pente tout autour.
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Photo : les barques

La Escala

Une escale d’attente avant de remonter, quand la tram souffle, La Escala est une grande marina , qui s’agrandit régulièrement. Le quartier du port est très loin de la ville, neuf et sans intérêt, mais avec toutes ressources. Pour aller en ville il faut faire un km le long de la plage, le long des immeubles, des bars et pizzerias. La vieille ville est plus sympathique, avec d’excellents restaurants de « peix i mariscos » .

En attendant la fin du BMS sur Lion, prenez le petit train navette, et allez visiter les ruines d’Ampuries, la plus grande marina pieds dans l’eau du monde greco-romain...
Non ! Ampuries est le premier port de la côte espagnole, fondée par les grecs puis annexée par les romains en prétextant le danger carthaginois. C’est un grand site de fouilles, avec peu de monuments spectaculaires, mais on peut y imaginer le port plein de galères et de voiles, déchargeant le vin de Grèce et embarquant huile d’olive... le forum entouré de « tabernas », les roues des chars marquant les pierres de la grande porte..

En partant, je fais une manœuvre de recul foireuse entre les pannes très proches, qui se termine par un gros bruit sourd… le moteur qui cale.. Aie, c’est la pendille d’en face dans l’hélice, du bout de 25 tendu à mort et enroulé ! Sueurs froides ! Je pense à l’arbre tordu, la chaise désalignée, l’hélice, l’inverseur…
Le copain plonge instantanément avec un masque dans l’eau trouble à 13°pour voir (double ration de punch ce soir) : ça semble seulement enroulé, pas de casse visible. Immédiatement le personnel du port arrive, nous demande s’il faut un plongeur, assurent le bateau entre les pannes.
15mn après le plongeur arrive, s’équipe, tout le monde s’affaire et en 5mn c’est dégagé… démarrage, embrayage, rien ne vibre, ouf !
Cette épisode pour donner un grand bravo à l’équipe du port : car en final on demande ce qu’on leur doit, inquiets de la facture, ils partent en nous souhaitant bonne route, c’est dans les services gratuits ! ça sera donc simplement un bon pourboire à partager.. Encore merci à vous.

Plus tard à Lligat, pendant la baignade, on voit qu’il reste un autre bout plus petit, de 2m environ, enroulé serré dans l’hélice, qu’on a happé en repartant. C’est vrai que le bateau manquait un peu de vitesse depuis le matin, il manquait au moins un nœud (celui qui était dans l’hélice hé !) Replongée du copain et de mon épouse avec poignards, et pas mal d’efforts pour dégager le bout devenu compact car en partie fondu par le frottement.
Vous allez dire que c’est toujours les autres qui plongent et pas moi ? normal, le skipper doit surveiller , mais surtout je nage comme une CQR..

San Filiu de Guixols

Ces notes datent de 4 ans, car nous n’y sommes pas retournés récemment. San Filiu est une très bonne escale avant de traverser vers les Baléares ou au retour.

C’est une jolie ville avec un petit port de commerce pouvant accueillir des caboteurs, un « club nautico », et des places visiteurs possibles sous la grue quand aucun cargo n’est annoncé. Ces places étaient gérées par le port de commerce, à un prix très réduit, et on devait encore y accomplir le mouillage « a la volée en culant » toujours spectaculaire quand il est bien accompli par l’équipier avant, et que le tableau arrière s’arrête à 50cm du quai ! Le gag classique : la ligne de mouillage est trop courte et le bateau s’arrête à 5m du quai, l’équipier baissant tristement les bras...
Autre gag (plus rare, mais vu une fois a Elbe) : l’annexe qui était en remorque est mise à l’avant pour permettre la manoeuvre (jusque là c’est bon) Le skipper crie « mouille » à la bonne distance (encore bon !). Et l’ancre tombe lourdement dans l’annexe… le port jubile...

Juste au Nord de San Filiu, la cala « del Mula » est notre mouillage forain préféré, après Lligat. Cette grande cala n’a pas de nom sur la carte du SHOM, elle est juste au Nord de la pointe del Mula.

La rive Sud de la cala est très sauvage et forme un labyrinthe de chenaux entre les roches, à visiter en annexe , alors que la rive Nord , avec des fonds plus faciles est bordée de villas qui font envie. Il y à même une résidence de la famille royale, derrière de hauts murs. Le petit chemin qui longe les villas permet de tourner la pointe dans un cadre très privilégié, au dessus de petites anses rocheuses, jusqu’au début de l’immense plage de Palamos, ou les immeubles s’alignent de nouveau en front de mer. Ce sont les deux aspects de la Costa Brava…

Conclusion

Il n’y a pas de conclusion ! Il faut y retourner, bien sûr, pour revoir la cala del Mula, El Golfet, Lligat, Llafranch, et les grands ports de pèche : Palamos pas revu depuis 5 ans, Rosas...

Et vos notes et souvenirs complémentaires sont attendus.

Et si quelqu’un connaît le vrai nom de la cala « del Mula » qu’il le dise !

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