Le bepox 700 croisière


Après 1500 milles de navigation et pas mal de conditions de vent rencontrées, il m'est apparu opportun de faire le bilan du Bepox 700 Croisière. Plusieurs fois, des commentaires m'ont été demandés sur son confort, ses performances, …etc. et pour répondre à tous sans me répéter sans cesse, j'ai cru bon de synthétiser dans cet article mes remarques, connaissances et impressions sur le bateau.

le bepox 700 croisiereTzigane, le Bepox 700 croisière sur lequel je navigue aujourd'hui est mon troisième croiseur. Comme les deux précédents il reste transportable (avec dérogation)et tant que je travaille, je crois que je resterai fidèle à cette particularité qui permet d'agrandir le bassin de navigation. J'ai mis 2 ans à me décider avant de le choisir car je lui trouvais plusieurs défauts:
- il était trop cher pour ma bourse
- il manquait d'éléments de confort que je souhaitais
- il me semblait un peu complexe à l'utilisation
Par contre en plus de son transport possible, je lui trouvais les qualités suivantes:
- une quille relevable
- une raideur à la toile étonnante pour sa taille
- une esthétique flatteuse
- un volume habitable important.
J'ai finalement contourné mes réticences en:
- le construisant entièrement (budget divisé par 2)
- revoyant quelques caractéristiques d'aménagement et d'équipement
- modifiant le gréement et le plan de voilure

Comparaison Bepox 700 / Bepox 700 Croisière

Elles peuvent se résumer en 3 points:
- plus aménagé et donc plus confortable à l'intérieur, le Bepox 700 croisière est plus lourd
- le gréement à 1 étage de barres de flèche et pataras facilite la croisière ou la manœuvre en équipage réduit ou peu expérimenté.
- les plats bords de cockpit sont plus larges, le circuit d'écoute est simplifié, le confort et les déplacements dans le cockpit sont facilités.

(Depuis, le chantier Bepox a sorti le Bepox 750 qui reprend les modifications de gréement, de confort et de plan de pont du Bepox 700 croisière)
Au port ou au mouillage
Les +
Il dispose des aménagements que l'on peut souhaiter pour la balade côtière. Dans sa taille il bénéficie d'un volume étonnant (4,63 tonneaux) sur lequel la mousse d'insubmersibilité empiète peu. Même s'il reste un petit bateau il permet des sommeils réparateurs dans 4 couchettes de bonne taille,il dispose de wc et douchette, ainsi que d'un bloc cuisine suffisant. Les 86 litres d'eau douce (+ 130 litres avec les ballasts) permettent une autonomie appréciable. La table à cartes repliable libère la couchette bâbord, la cuisine et le wc chimique dans la marche de descente se font oublier, le point d'eau et sa douchette sur tiroir coulissant laissent l'espace disponible quand ils ne sont pas utilisés. Pour les rangements on trouve 6 coffres sous les couchettes et 4 mètres linéaires d'équipets le long des bordés. A l'extérieur, les plats- bords élargis rendent le cockpit confortable. On tient à 6 sans problème appuyé sur les filières ou le roof. Le palan de Grand-voile à mousqueton permet de libérer l'espace et d'installer une table pour manger en terrasse!
Les -
Le puits de quille qui remonte assez haut et le dispositif de relevage prennent toutefois de la place et ne facilitent pas l'accès à la couchette avant. Bien entendu la hauteur sous barrot de 1.54 m ne permet la station debout qu'aux enfants. Les passavants de roof sont étroits et ne permettent pas de s'allonger.La plage avant bien que dégagée oblige à composer un oreiller avec le roof qui est proéminent.
La poupe encombrée par les deux safrans et le moteur ne permet pas l'installation d'une échelle de bain. Il faut composer avec une échelle de corde sur le balcon arrière. Par contre un grand coffre permet un rangement aisé du matériel humide.
En navigation
Par vent léger

Quelle que soit l'allure, le bateau avance toujours plus vite à la voile qu'au moteur. Le plan de voilure réduit (– 4 m²) rend nécessaire le recours au gennaker pour autant qu'on ne souhaite pas faire un cap d'enfer. De 60° à 120° du vent sous gennaker on va plus vite que le vent réel. Au vent arrière, si la grand –voile a du mal à porter ou qu'elle frotte sur les barres de flèche poussantes, on affale et on hisse le spi tout seul. On est encore dans un ratio de 25 m² par tonne et ça avance…
Si on reste sous solent, on gagne au plus 15° en cap mais on chute de 20 à 25 % en vitesse. En abattant c'est encore pire et là je ne supporte pas! A chacun son compromis. Pour le placement de l'équipage, c'est en avant toute! Si on n'y prend pas garde, on a vite fait de traîner de l'eau et seul le barreur peut rester dans le cockpit. (Il faut dire que j'ai 50 kgs de moteur hors bord + nourrice sur le tableau arrière). Comme en dériveur, il ne faut pas hésiter à faire gîter le bateau pour réduire sa surface mouillée.

Par vent médium

C'est sans aucun doute le vent qui convient le mieux à cette carène. Ne pas hésiter à remplir les ballasts, ils n'apportent que du bon! 15 % de vitesse en + au près, 20 à 40% en abattant sous gennaker. La limite, c'est la capacité de l'équipage. Sans clapot, c'est une luge qui file. Avec la houle formée, mon pilote ne peut plus s'en sortir (réactions trop lentes), il faut barrer. Mais c'est du plaisir! Au près aucun problème, stabilité sans faille, il ne faut réduire que la grand-voile pour équilibrer le bateau et conserver le plus longtemps possible toute sa puissance dans le clapot avec le solent.

Par vent fort

Par rapport à mes précédents bateaux, le confort et l'impression de sécurité sont étonnants. Le bateau mouille peu, remonte au vent malgré 30 nœuds dans le nez (sans vagues), encaisse et se redresse avec des mouvements doux. Le tourmentin sur étai largable fait des merveilles avec les deux bastaques d'appoint renvoyées sur les winchs. La gestion des ballasts est importante pour le confort et la vitesse mais pas prépondérante pour la sécurité. Ballast rempli à la gîte (donc du mauvais côté) dans les claques et dans les vagues, le bateau a refusé d'abattre, s'est couché puis redressé, puis à nouveau couché et redressé jusqu'à ce que je vire de bord pour dé ballaster. Une fois l'eau transférée, le bateau est reparti comme si de rien n'était. De 90 à 150 ° du vent le confort et la vitesse restent stupéfiants et la grand-voile avec 3 ris ne souffre pas, même au vent arrière. Au près tant que la mer n'est pas trop formée, on progresse. Dans la mer formée, le toucher de barre devient prépondérant pour ne pas taper et le barreur doit faire la différence. Pour ma part j'abats un peu et je gère en attendant l'accalmie.


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